Cette nouvelle grève, après de précédents mouvements ces derniers mois, a lieu au moment où le système de santé public, le NHS, peine à résorber les gigantesques listes d'attente que subissent les patients avant d'obtenir un traitement.
Le débrayage doit durer jusqu'à samedi matin. Puis les médecins s'arrêteront de nouveau de travailler durant six jours du 3 au 9 janvier, ce qui sera la grève la plus longue dans l'histoire du NHS.
"Après cinq semaines de négociations intenses, le gouvernement ne s'est pas montré capable de produire une offre crédible sur les salaires", a expliqué le syndicat de médecins BMA (British Medical association) début décembre, dans le communiqué annonçant ce nouveau mouvement.
Les "junior doctors" se sont vu proposer une hausse de 3% en plus de celle de 8,8% en moyenne déjà accordée cet été mais, selon le syndicat BMA, ces propositions reviennent toujours à une baisse du pouvoir d'achat pour nombre de médecins.
« La pire crainte se réalise »
Cette nouvelle grève est "très décevante" a estimé le Premier ministre Rishi Sunak mardi lors d'une audition au Parlement, soulignant que les "juniors doctors" étaient désormais "les seuls" agents publics avec qui aucun accord salarial n'avait été conclu.
Il a également prévenu que cette grève allait aggraver les listes d'attente subies par les patients.
Pour Stephen Powis, directeur médical national de NHS England, "ces débrayages interviennent à un moment où ils causeront d'énormes perturbations au sein du NHS, dont les services ressentent déjà la pression hivernale".
"La pire crainte des responsables (des hôpitaux) se réalise" avec cette grève, a pour sa part regretté Julian Hartley, président de NHS Providers, organisme qui regroupe les centres hospitaliers.
A la veille de la grève, la ministre de la Santé Victoria Atkins a voulu rassurer, soulignant que "des mesures d'urgence importantes" avaient été prises pour atténuer les perturbations, ajoutant que sa porte "reste ouverte" aux négociations sous réserve de l'arrêt du mouvement.
Souffrant de sous-effectifs et de listes d'attente à rallonge, le système de santé britannique a été marqué ces derniers mois par une série de grèves de diverses catégories de personnel, notamment un mouvement inédit parmi les infirmières.
Une catégorie de médecins expérimentés, les "consultants", a obtenu récemment une augmentation allant de 6% à 19,6%, sur laquelle les membres du syndicat BMA doivent encore voter.
Le Royaume-Uni a connu de très nombreuses grèves depuis la mi-2022, en raison de la crise du pouvoir d'achat. Longtemps bloquée au-dessus de 10%, l'inflation, en baisse récemment, s'est établie à 4,6% en octobre.
Avec AFP