Le Centre de santé de Saône-et-Loire, plus qu’une promesse, une réalité

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À 50 ans, le Dr Nicolas Reix a décidé de changer de vie. Après 20 ans d’exercice en libéral près de Nice, sur la Côte d’Azur, ce médecin généraliste a ressenti le besoin de donner un nouveau souffle à sa carrière.

 

Le Centre de santé de Saône-et-Loire, plus qu’une promesse, une réalité

© Centre de Santé de Saône-et-Loire

« J’ai exercé seul durant une dizaine d’années, puis j’ai travaillé en collaboration avec une consœur durant 4-5 ans. Elle a fini par s’installer de son côté. J’étais plutôt démotivé et tendais à vouloir réduire mon activité », confie-t-il.

Cette pratique isolée ne correspondait plus à ses aspirations professionnelles. Nicolas Reix s’est alors renseigné sur les structures permettant un exercice collectif de la médecine générale. « Dans ma tête, je pensais que la médecine générale devait évoluer, que les autorités de tutelle et les collectivités territoriales devaient embaucher des médecins en salariat et répondre aux carences en médecins sur le territoire ».

En 2018, il découvre l’existence du Centre Départemental de santé (CDS) de Saône-et-Loire, créé pour lutter notamment contre les départs successifs en retraite de médecins généralistes, souvent non compensés par des installations. Depuis, afin de mailler le territoire, des Centres territoriaux de santé (CTS) se développent au gré des besoins.

Le principe : salarier des médecins généralistes ou spécialistes et des professionnels de la santé (infirmiers, psychologues, paramédicaux…), en complémentarité de la médecine libérale.

Au-delà d’une réponse fiable et rapide aux carences de soins de proximité, ce concept permet ainsi aux médecins un exercice salarié au sein d’équipes pluridisciplinaires, dans un cadre sécurisé et partagé. Séduit par l’idée, Nicolas Reix saute le pas en 2023.

Des conditions de travail optimisées

C’est à Matour près de Mâcon, au sein d’une antenne du CDS, que Nicolas Reix consulte dorénavant ses patients la plupart du temps. Et il est heureux. Ses nouvelles conditions d’exercice lui assurent l’aide d’un secrétariat pour la prise de rendez-vous et le traitement administratif des dossiers, lui dégageant ainsi du temps pour l’étude des pathologies de ses patients. Mais ce n’est pas tout. Comme il le précise, « le fait d’être salarié, c’est quand même une sécurité. On nous prend les rendez-vous, on filtre les appels et messages des patients. Mais surtout, des personnes veillent sur notre qualité de vie au travail. Tout cela rend notre travail plus humain, remet le patient au cœur de notre pratique, puisque nous sommes dégagés des tâches administratives et de gestion qui alourdissent le quotidien du médecin libéral ».

Nicolas Reix peut désormais se consacrer pleinement et sereinement aux soins et à l’accompagnement de ses patients. « La durée effective de travail est mieux encadrée. Quand je me suis installé en 2003 en libéral, c’était tout feu tout flamme, la médecine à la papa... Par rapport au risque de burn-out, le salariat est une protection », explique le jeune quinquagénaire. 

La fin de la solitude

La pratique en CST, c’est bien sûr la garantie d’un exercice au cœur d’une équipe, là, se trouve encore la véritable rupture en comparaison de celle isolée du médecin de famille. « La solitude du généraliste, je pense qu’elle est réelle en libéral. Avec le CST, on se rencontre, on discute de nos cas cliniques... J’ai toujours une réponse rapide à mes questions et à mes problèmes », explique Nicolas Reix.

Ainsi, une dizaine de professionnels de santé officient à ses côtés dans la maison médicale de Matour, dont son confrère le Dr Joël Parisot, ancien médecin libéral qui a rejoint le centre de santé en début d’année. « On va être deux médecins généralistes, avec une patientèle commune et une secrétaire à mi-temps. Tous les autres (kinés, dentistes, psychologues...) sont libéraux, mais exercent dans le même lieu, en bonne intelligenceCette mixité inédite entre salariés du CST et professionnels indépendants offre de beaux potentiels de collaborations », selon le Dr Reix. Consultations pluridisciplinaires, téléexpertise avec des spécialistes, accueil d’étudiants en stage... « Il n’y a pas de choses révolutionnaires, mais c’est une dynamique intéressante ».

Une qualité de vie retrouvée

Si le salariat sécurise et optimise sa pratique de médecin, Nicolas Reix insiste aussi sur un autre aspect : la qualité de vie gagnée depuis qu’il a posé ses valises en Saône-et-Loire.  En quittant la Côte d’Azur, saturée en termes d’offre de soins et au niveau de vie important, ce Niçois d’origine varoise a redécouvert les charmes d’une vie à taille humaine dans un territoire authentique. « L’environnement naturel et culturel est très agréable. On est au milieu de la France, avec un bon réseau ferroviaire et routier pour les déplacements ».

La Saône-et-Loire, l’exemple à suivre

Parmi toutes les collectivités territoriales ayant créé des centres de santé pour attirer des médecins, la Saône-et-Loire est la pionnière et s’appuie aujourd’hui sur 6 ans d’expérience. « Le Centre de santé de Saône-et-Loire offre de bons moyens, sait faire naître un véritable esprit d’équipe, impulse une ambiance collégiale, tout ceci contribue à rendre le métier un peu moins stressant que lors de l’exercice libéral ou en hôpital », estime Nicolas Reix.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/page/conseil-departemental-du-saone-et-loire

La Saône-et-Loire a été « un vrai coup de cœur » pour notre médecin. Ce territoire bourguignon lui a offert un nouveau départ professionnel et personnel. C’est pourquoi il incite aujourd’hui ses confrères en quête d’un équilibre de vie à suivre son exemple. Pour lui, le choix de la Saône-et-Loire comme terre d’accueil et lieu de pratique ne relève pas du hasard, mais bien d’un choix réfléchi.

- Une rencontre avec un médecin qui s'est réinventé, organisée par le Centre Départemental de Saône-et-Loire

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