© Midjourney x What's up Doc
Dans la nuit du 10 au 11 novembre, une activité suspecte détectée sur les serveurs de la plateforme, largement utilisée en médecine de ville, a conduit à sa fermeture immédiate par précaution, ont indiqué plusieurs médias.
Environ 23 000 professionnels de santé se sont alors vu privés d’accès aux dossiers médicaux des patients. « Mon ordinateur ne s’allumait pas, j’ai travaillé tout une journée sans dossiers patients », a témoigné auprès de France 3 le Dr Marc Durand, généraliste à Évreux (Eure).
À Dieppe (Seine-Maritime), le centre de santé intercommunal a également été touché. Les rendez-vous déjà planifiés sont maintenus, mais les médecins recommandent aux patients de venir avec leurs ordonnances en format papier. La prise de nouveaux rendez-vous est, quant à elle, suspendue, a précisé l’agglomération dans un communiqué.
« S’il y a bel et bien une fuite, c’est un cauchemar »
L’inquiétude grandit aussi autour d’une potentielle fuite de données. Selon L’indépendant, Weda a détecté « des tentatives d’accès non autorisés » et a reconnu que des « extractions partielles » pourraient avoir eu lieu.
« S’il y a bel et bien une fuite, c’est un cauchemar : les hackers auront accès à des données extrêmement sensibles : l’intégralité des dossiers médicaux des patients, leurs données de paiement, leurs cartes vitale », a expliqué auprès du site 01Net un médecin utilisateur.
L’incident interroge sur la dépendance du secteur aux outils numériques, alors qu’un exercice médical sans ces derniers apparaît désormais impossible. D’autant que l’usage du dossier médical partagé (DMP) est en passe de devenir obligatoire. Une incohérence pour MG France, qui a réagi dans un communiqué hier : « On ne peut pas imposer des outils numériques instables sans garantir leur fiabilité, sécurité et continuité de service ».
En attendant la réouverture complète de la plateforme, les praticiens ressortent les stylos et ordonnances papier, au risque d’accumuler les retards.
Weda revendique 85 000 praticiens utilisateurs, principalement des médecins et des centres de santé.