Sports à risque : l’UFML brandit le droit de réserve

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« Les médecins ne doivent pas être pénalisés »

Sports à risque : l’UFML brandit le droit de réserve

L’Union Française pour une Médecine Libre (UFML) appelle les généralistes à faire valoir un droit de réserve lors des demandes de certificats de sports à risque. Le syndicat souhaite un cadre légal mieux défini.

« Les médecins ne doivent pas être pénalisés par les évolutions de certaines pratiques sportives qui augmentent les risques d’accident pour les licenciés », déclare l’UFML dans un communiqué. Après la plainte déposée par un joueur de rugby contre un médecin généraliste, le syndicat craint « une dérive de la judiciarisation ».

Comme What’s up Doc le rapportait il y a quelques semaines, les ministères de la Santé et des Sports ont arrêté les modifications de délivrance des certificats médicaux quant à la pratique des sports dits « à contraintes particulières ». Deux sports très populaires en France ont vu leurs modalités d’accès renforcées. Les 272 800 licenciés de rugby et les 55 409 licenciés de boxe en France doivent désormais passer un examen médical plus approfondi.

Pour l’UFML, « les règles d’examen n’ont que peu changé »

Pour ces sports, il faut désormais, pour renouveler sa licence, effectuer un examen ophtalmologique mesurant l'acuité visuelle, le champ visuel, le tonus oculaire et le fond d’oeil. Pour la pratique du rugby à XV et à VII, en compétition ou non, le licencié doit dès l’âge de 12 ans, puis tous les trois ans jusqu’à 20 ans, et tous les cinq ans jusqu’à 35 ans, réaliser un électrocardiogramme (ECG).

Si le sportif a plus de 40 ans et qu’il joue en première ligne, le médecin doit, avant délivrance du certificat, réaliser en plus un IRM cervical ou lombaire tous les ans, pour une pratique loisir. Pour la compétition, rajoutez-y une écho-cardiographie et un bilan glucide-lipidique.

« Il est urgent de définir un cadre pratique, éthique et juridique »

« Le rugby pratiqué en 2017 en particulier à haut niveau, s’éloigne de plus en plus de celui pratiqué avant la professionnalisation », estime le Dr Jérôme Marty, président de l’UFML. Selon lui, « la responsabilité des médecins se voit de plus en plus engagée à l’heure où la France semble prendre le chemin des USA en termes de judiciarisation. » Les médecins sont « en première ligne des évolutions sociétales (…) du sport », explique le syndicaliste. 

Le syndicat en appelle donc aux ministres de la Santé et des Sports : « Il est urgent de définir un cadre pratique, éthique et juridique, sans lesquels les médecins généralistes ne pourront plus engager leur responsabilité face aux modifications (…) de certaines pratiques sportives », peut-on lire dans un de ses communiqués.  En attendant, l’UFML souhaite que les médecins usent « d’un droit de réserve lors des demandes de certificats de sport à risque. » Rien que ça. 

Source:

Thomas Moysan

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