Ségur de la Santé : l'Isnar-IMG milite pour une reconnaissance de la pluralité des parcours des MG

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Dans le cadre du Ségur de la Santé, l'Isnar-IMG vient de publier une contribution intitulée. « Pour une reconnaissance de la pluralité des parcours des médecins généralistes dès leur formation ». Coup de projecteur sur les revendications du syndicat.

Ségur de la Santé : l'Isnar-IMG milite pour une reconnaissance de la pluralité des parcours des MG

Après une première contribution dans le cadre du Ségur de la Santé pour améliorer les conditions de travail et de formation des internes de Médecine Générale, l'Isnar-IMG récidive sur le thème suivant :"Pour une reconnaissance de la pluralité des parcours des médecins généralistes dès leur formation". Le syndicat considère en effet que les parcours doivent évoluer pour correspondre aux souhaits d’exercice de chacun, de la formation à la pratique.

Si la maquette de médecine générale en trois ans est bien établie dans les textes réglementaires, la construction du projet professionnel est encore « jonchée d’incertitudes » alors qu’elle est « au cœur des préoccupations des jeunes médecins, avec en arrière fond les difficultés que connaît le système de santé, notamment en terme d’accès aux soins pour la population générale », selon l'Isnar-IMG qui estime que « les atouts de la médecine générale doivent être mis en avant et laisser de la place à tous les types d’exercices possibles, afin de lui donner sa place de spécialité à part entière dans notre système de soin ».

17 revendications

Dans le cadre du Ségur de la santé, le syndicat a donc émis 17 revendications (lire encadré en fin d’article) qui vont de la signature du CESP (contrats d'engagement de service public) dès la deuxième année des études médicales, au recrutement suffisant de maîtres de stages des universités, en passant par la flexibilité dans la cartographie des ARS concernant les zones sous-denses limitrophes.

Nous nous concentrerons aujourd’hui sur la première partie de la contribution qui émet des recommandations pour redonner de l’attrait au libéral. En partant du diagnostic suivant sur la réalité de la démographie médicale : la demande de soins augmente plus rapidement que le nombre de médecins disponibles. La population augmente et vieillit, les pathologies chroniques  augmentent, tandis que les effectifs de médecins généralistes ont baissé de 7% depuis 2010.

Le syndicat propose donc des solutions pour favoriser l’installation des internes de médecine générale à l’issue de leur formation. Mais il précise que « les projets tournés vers l’ambulatoire ne pourront voir le jour que si l’ensemble de la formation des étudiants en médecine prend un réel virage ambulatoire, que cela soit dans le domaine de l’offre de stage, de l’enseignement théorique ou encore de la recherche ». Et d’ajouter qu’une aide à l’installation doit se développer afin de faciliter les démarches de concrétisation des projets professionnels ambulatoires.

CESP et MSU

Pour penser l’ambulatoire dès la formation et solutionner la problématique de la démographie médicale, le syndicat milite par exemple sur un recrutement suffisant de maîtres de stages des universités (MSU), tout en misant sur le CESP. Inscrit dans la loi HPST en 2009, ce dispositif incitatif à l’installation propose aux étudiants en médecine (initialement dès le premier cycle) une aide financière et logistique, en échange d’un engagement d’installation dans les zones sous-denses. Mais le dispositif mérite d’être amélioré selon l'Isnar-IMG qui a mené une étude commune avec l’Anemf qui concluait que 29,2% des contrats étaient signés lors du troisième cycle.

Par ailleurs, près d’un signataire sur deux déclarait que le fléchage de leur parcours de formation en fonction de leur projet professionnel n’avait “pas du tout” été réalisé, un sur cinq “en partie” seulement, et à peine 3% “en totalité”, alors qu’il s’agit pourtant pour les praticiens en formation « d’une opportunité de découvrir leur futur territoire d’exercice et de constituer leur réseau », selon le syndicat qui salue néanmoins la disposition réglementaire prise dans le décret du 17 mars 2020, permettant une actualisation des zonages tous les trois ans. Ce qui permet de « ne pas léser un interne qui aurait signé un CESP en début d’internat et qui verrait sa zone d’installation souhaitée ne plus être éligible au dispositif ».

Mais les effets de cet assouplissement doivent maintenant être évalués et les règles d’applications adaptées le cas échéant, selon le syndicat qui estime que « pouvoir sécuriser le zonage et les lieux d’installation éligibles au CESP est un prérequis indispensable pour l’efficience du dispositif et son attractivité ».

Enfin, l'Isnar-IMG milite pour l’introduction d'une notion de flexibilité dans la cartographie des ARS concernant les zones sous-denses limitrophes, « afin de ne pas mettre en péril le projet professionnel d’un interne signataire d’un CESP dont l’installation est prévue sur une zone qui ne serait plus répertoriée comme sous dense au moment de son installation ».

Voilà, c’était un avant-goût des revendications du syndicat, si vous désirez en savoir plus, rendez-vous sur la contribution.
 

Les 17 revendications de l'Isnar-IMG
1 : Flexibilité dans la cartographie des ARS concernant les zones sous-denses limitrophes
2 : Signature du CESP dès la deuxième année des études médicales
3 : Recrutement suffisant de maîtres de stages des universités pour permettre l’application de la maquette en vigueur dans toutes les subdivisions et l’accès à un stage de Médecine Générale pour tous les étudiants en deuxième cycle.
4 : Absence de délai minimum d’installation pour l’accueil d’un étudiant de deuxième cycle en stage
5 : Délai minimum de trois ans d’exercice pour les MSU, en plus d’une installation d’un an minimum actuellement prévue dans les textes, pour l’accueil des étudiant de troisième cycle
6 : Accès à des stages ambulatoires de qualité pendant l’internat sur l’ensemble du territoire
7 : Retour d’un stage libre dans la maquette du DES de Médecine Générale.
8 : Revalorisation des aides financières pour l’accès à des terrains de stage éloignés dès le deuxième cycle et valoriser la découverte de tous les territoires
9 : Généralisation des hébergements territoriaux des étudiants en santé
10 : Adaptation de la formation initiale et apprentissage de la gestion du cabinet
11 : Accompagnement à l’installation avec le développement des guichets uniques
12 : Généralisation du contrat de début d’exercice
13 : Mise en avant des PAPS par les ARS
14 : Développement de la filière universitaire de Médecine Générale et recrutement d'enseignants universitaires
15 : Développement de la recherche en soins primaires
16 : Création de la FST de médecine polyvalente
17 : Promotion de l’exercice mixte

 

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