Samu : on reparle du numéro unique

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22, v'là la polémique

Samu : on reparle du numéro unique

Le classement des Samus réalisé par Le Point a fait ressurgir le débat sur le regroupement des numéros d’urgence. Chacun a son avis sur la question, mais tous semblent demander des changements.

Les urgences téléphoniques ne décrochent pas. C’est le bilan dressé par l’enquête du Point, qui accompagne cette année leur palmarès des hôpitaux et cliniques d'un classement des Samus. Le système ne fonctionne pas bien, pas partout en tout cas, et une modernisation est nécessaire. Tout le monde semble s’accorder là-dessus.

L’une des pistes évoquées par le gouvernement serait un regroupement des numéros d’urgences concernant la santé, voire même de tous les numéros, sur le modèle du 911 américain. Mais l’idée ne plaît pas à tout le monde, et l’enquête de l’hebdomadaire a déterré le débat.

Rapprochement en vue

François Braun, président de Samu-Urgences de France, exclut l’idée d’un numéro d’urgence unique. « Parmi les trois plus mauvais [du classement des Samus], il y a Perpignan, qui est une plateforme 112/Samu/pompiers, donc ce n'est pas la solution extraordinaire », a-t-il ainsi justifié sur France Info. Il souhaite un regroupement des numéros médicaux, 15, 116 117, et centre anti-poison. Cette solution a également été privilégiée dans le rapport du député Thomas Mesnier, missionné sur le sujet.

De son côté, l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf) souhaite garder le 15 pour l’urgence médicale. « Déjà qu'on a du mal à répondre avec des systèmes qui sont avec 2000 ou 3000 appels par jour, mais alors si jamais vous les regroupez et que vous avez des grandes plateformes régionales, ça va déborder », s’inquiète Patrick Pelloux, président de l’Amuf. L’association prône néanmoins un rapprochement des plates-formes 15 et 18, qui permettrait à des médecins de travailler aux côtés des sapeurs-pompiers et une meilleure interconnexion en cas de nécessité de redirection.

Si c’est pas urgent, appelez le médecin

Dans un communiqué publié le 23 août, la Confédération des Syndicats médicaux français (CSMF) a également rappelé son désaccord, et estime elle aussi qu’un regroupement du 15 et du 18 « ne ferait qu’accroître les difficultés actuelles ». Elle propose, en accord avec d’autres syndicats, le développement national du numéro d’appel du médecin de garde, le 116 117. Un développement national et uniformisé qui s’accompagnerait d’une campagne d’information pour discipliner les Français à n’appeler le 15 qu’en cas d’urgence vitale.

Pour savoir quelle sera la piste choisie par le gouvernement, il faudra déjà attendre l’avis de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), dont le rapport est attendu pour l’automne.
Crédit photo : Matrix (Warner Bros)

Source:

Jonathan Herchkovitch

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