Hospitaliers, libéraux, internes, spécialistes, c’est l’union sacrée pour sauver la santé et donner des idées à la mission flash

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Une vingtaine de syndicats et de conférences, représentant les médecins libéraux et hospitaliers, ont dévoilé aujourd’hui des "propositions immédiates" pour juguler la crise du système de santé, dont une généralisation "sur tout le territoire" du filtrage de l'accès aux urgences par le Samu-15.

Hospitaliers, libéraux, internes, spécialistes, c’est l’union sacrée pour sauver la santé et donner des idées à la mission flash

"A situation historique, démarche historique" : pour la première fois de mémoire de médecin, les représentants de la profession sont "tous unis" pour faire entendre une "parole commune", selon un communiqué paraphé par 18 organisations.

Parmi les signataires, on retrouve l'ensemble des syndicats de praticiens libéraux et hospitaliers, mais aussi d'internes et d'étudiants, ainsi que les conférences des présidents de commissions médicales et celle des doyens de facultés - mais pas l'Ordre des médecins.

Cette union sacrée met sur la table "des propositions immédiates pour une application dès cet été", alors que de nombreux services d'urgence sont au bord de la rupture, y compris dans des CHU comme ceux de Bordeaux, Toulouse ou Grenoble, récemment contraints de limiter l'accès de nuit via un appel au 15.

Une solution défendue par les médecins, qui souhaitent "étendre sur tout le territoire national (cette) régulation médicale préalable" et demandent aux pouvoirs publics de "sensibiliser la population sur le bon usage des services d'urgences hospitaliers et sur le recours aux soins non programmés".

Même unanimité sur le sujet des gardes médicales : plutôt que l'obligation individuelle réclamée par d'autres, les chefs de file de la profession défendent "le principe d'une responsabilité collective et concertée" pour "organiser territorialement (...) la permanence des soins".

Quitte à autoriser "lorsque la situation clinique s'y prête, le recours à la téléconsultation y compris téléphonique", comme ce fut le cas au début de l'épidémie de Covid.

Voici les points précis :

  •  Informer et sensibiliser la population sur le bon usage des services d’urgences hospitaliers et sur le recours aux soins non programmés 
  • Étendre sur tout le territoire national une régulation médicale préalable à l’accès aux urgences en valorisant mieux le financement des actes et la permanence de tous les soins non programmés 
  • Organiser territorialement, sur le principe d’une responsabilité collective et concertée entre les professionnels, la permanence des soins ambulatoires (PDSA) et la permanence des soins en établissements de santé (PDSES) en y incluant l’ensemble des spécialités médicales, le début de soirée et le samedi matin 
  • Organiser dans les établissements de santé la réponse aux soins non programmés permettant notamment l’accès rapide aux demandes d’avis de spécialistes et les entrées directes en hospitalisation 
  • Selon les besoins des territoires, faciliter la continuité des soins et la PDSA en permettant, lorsque la situation clinique s’y prête, le recours à la téléconsultation y compris téléphonique
  • Favoriser le cumul emploi-retraite 

18 syndicats et organisations de médecin unis, du jamais vu

Et quatre thèmes qui demandent encore réflexions sur lesquels l’intersyndicale pourrait statuer :

  • Accès aux soins dans les territoires
  • Continuité et permanence des soins en ville et en établissements de santé
  • Liens entre la médecine de ville, la médecine hospitalière et le médico-social
  • Attractivité et formation des métiers de la santé

Les signataires espèrent maintenant que leurs revendications seront reprises par la "mission flash" sur les soins non programmés, confiée au président de Samu-Urgences de France, François Braun, qui doit remettre ses conclusions au gouvernement cette semaine.

Voici la liste exhaustives des syndicats signataires : APH, Action Praticiens Hôpital Union d’Avenir Hospitalier et de la Confédération des Praticiens des Hôpitaux, Avenir Spé Le Bloc, CNGE : Collège National des Généralistes Enseignants, Conférence des Doyens des facultés de médecine, Conférence Nationale des Présidents de CME de CH, Conférence Nationale des Présidents de CME de CHS, Conférence Nationale des Présidents de CME de CHU, CMH : Coordination Médicale Hospitalière, CSMF: Confédération des Syndicats Médicaux Français, FMF : Fédération des Médecins de France, INPH : Intersyndicat National des Praticiens d’exercice Hospitalier et Hospitalo-Universitaire, ISNAR-IMG : Intersyndicale Nationale Autonome Représentative des Internes de Médecine Générale, ISNI : Intersyndicale Nationale des Internes, Jeunes Médecins, MG-France, SNAM-HP : Syndicat National des Médecins, Chirurgiens, Spécialistes, Biologistes et Pharmaciens des Hôpitaux  Publics, SML : Syndicat des Médecins Libéraux, UFML : Union Française pour une Médecine Libre

Avec AFP

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