Frédéric Picard

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Frédéric Picard, 29 ans, assistant spécialiste temps partagé en chirurgie plastique, CHU Henri-Mondor, Créteil et CHI Villeneuve Saint Georges.

Frédéric Picard

SOUVENIRS, SOUVENIRS...

Quel est ton premier souvenir d’interne ?
Le premier semestre ! D’autant plus que ça a été le meilleur… J’avais obtenu ce que je voulais, ce pour quoi je m’étais battu pendant 2 ans, et je le vivais comme une récompense. J’étais tous les jours hyper heureux d’aller dans le service,  en chirurgie viscérale à Bichat. Ce sentiment s’estompe progressivement, et la routine reprend. Mais pendant 6 mois on est comme « intouchable ! »

As-tu hésité dans ton choix de spécialité ?
J’ai hésité avec l’orthopédie. Puis j’ai eu un week-end qui m’a fait changer d’avis. On avait opéré 14 patients entre le vendredi soir et le dimanche. Je suis parti le lundi avec un sentiment de devoir accompli, qu’on avait enfin réussi à « nettoyer » le service. Et le mardi matin, 13 patients à opérer sur la liste des urgences… Je me suis dit que c’était sans fin, trop d’urgences en permanence. L’orthopédie, c’était pas pour moi !

Quel est le patient qui t’a le plus marqué ?
C’était en deuxième année, au service des grands brûlés, un ingénieur de mon âge qu’on a suivi pendant 4 mois. Il était brûlé à 75 %. Je l’ai suivi jour après jour, je changeais ses pansements. On l’a opéré tellement de fois que je ne pourrais même pas les compter… Et il s’en est bien sorti, à la fin il marchait !

Qu’est-ce que tu as préféré pendant l’internat ?
Comme on change de service tous les 6 mois, on a le sentiment d’acquérir à chaque fois de nouvelles connaissances. Ce sentiment qu’on se construit petit à petit, et qu’au bout de 5 ans on a balayé plein de domaines différents de sa spécialité, c’est ça que j’ai aimé. Et puis, je trouve qu’on mûrit beaucoup pendant l’internat. Au début on est tel qu’on est, avec nos défauts et nos qualités, et souvent l’entièreté de la jeunesse. Et au final, on devient calme, mesuré, on parle moins, on essaie d’être précis quand il faut l’être. On s’adapte, on devient médecin quoi !

Qu’est-ce que tu as moins aimé ?
On est très faible en chirurgie au début, parce qu’on n’en a quasiment pas vu. Alors on se sent mauvais. C’est quelque part positif parce que ça donne envie de progresser, de ne pas se contenter de son niveau. Mais c’est quand même un peu rude !

Quels étaient tes moyens de détente ?
Dans les trucs vraiment cool de l’internat, j’ai fait 2 Hippocup et 5 Hippofoot. De grands moments avec de très bons souvenirs, le sentiment de ne faire qu’un avec ses collègues, c’était énorme !

Quels sont tes projets pour l’avenir ?
M’installer en libéral, si possible avec des copains. Et puis faire de la chirurgie plastique de haut niveau, que les patients soient contents, et nous satisfaits par le job. Travailler beaucoup, travailler bien, être hyper épanoui dans le boulot et dans la vie !

LA LECON

Quel est ton message  pour les jeunes internes ?
Soyez à l’écoute du personnel paramédical. Au début, je n’étais pas assez conscient qu’ils font un travail hyper important. Il faut être très à l’écoute et beaucoup travailler avec eux.

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