Formation : SimforHealth plonge les médecins dans la réalité virtuelle

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Simulation numérique

Formation : SimforHealth plonge les médecins dans la réalité virtuelle

Pour sa 4ème conférence annuelle, l'entreprise SimforHealth appelait à « Penser autrement la prise en charge du patient grâce à la simulation numérique ». Et les casques de réalité virtuelle ont séduit les médecins désireux de se former autrement. 

Chargé du développement stratégique de SimforHealth, Jérôme Leleu ne s’est pas trompé dans son introduction. La conférence annuelle de SimforHealth, le département de simulation numérique en santé de Interaction Healthcare, est devenue l’événement phare de la e-santé.

La preuve avec les 410 personnes présentes mercredi dernier à Paris (8ème), dont de nombreux médecins geeks. La matinée s’est déroulée devant une salle conquise par l’animation fort sympathique d’Anthony Morel, journaliste high-tech qu’on ne présente plus.

« User first », le credo californien

Pour commencer, l’auditoire a eu droit à un débat passionnant sur les nouveaux enjeux de la simulation numérique en santé. Joint par visio, le Dr Clément Goehrs, de l’Université Stanford (Palo Alto, Californie), a d'abord rappelé le mot d’ordre de toutes les innovations médicales. Dans la Silicon Valley, on pense : « user first ». Les autres intervenants ont ajouté à cette devise : « jamais la 1ère fois sur le patient ». Et concernant la formation des médecins justement, le jeune chercheur en informatique biomédicale se dit « bluffé » par le potentiel de la réalité virtuelle.

En effet, un an à peine après l'arrivée des casques de simulation, le monde de la santé est plongé dans cet univers « augmenté ». A Stanford par exemple, les chirurgiens s’entraînent déjà avec ces outils. Ils répètent inlassablement les gestes chirurgicaux pour perfectionner de nouvelles techniques d'intervention. La formation numérique pourrait ainsi se généraliser bientôt à l’ensemble des établissements de santé américains. Sur ce territoire grand comme dix-sept fois la France, elle est vue comme une source d’économies évitant les longs déplacements des professionnels pour se former.

Les Frenchies prêts pour la révolution numérique  

Mais l’Hexagone n’est pas en reste. La France est dotée « d’excellents développeurs formés dans les meilleures écoles d’ingénieurs situées sur notre territoire », a souligné Clément Goehrs, aussi chercheur au CHU de Bordeaux. Et des médecins français sont déjà prêts pour accélérer cette « révolution pédagogique ».

C’est le cas du Pr Jean-Claude Granry du CHU d'Angers, président de la Société Francophone de Simulation en Santé (SoFraSimS). Il a expliqué que « quasiment tous les CHU disposent aujourd’hui d’un centre de simulation ». Il ne reste plus qu'à faire venir l’ensemble des étudiants. Mais des réticences existent encore. Également du côté de ce PU-PH : « Un jour, il faudra que l’on se penche sur le problème des données récoltées par les entreprises. A quoi servent-elles ? C’est une question à se poser », a-t-il lâché.

Les machines ne remplaceront pas les médecins

Petit froid dans la salle, mais de courte durée. Le mouvement est déjà enclenché en France, avec parfois des résultats époustouflants. La première équipe à monter en scène pour une démo' a été la Société Française de Radiologie (SFR). Grâce à son partenariat avec SimforHealth, la SFR a développé le 1er cas clinique virtuel destinés à l’éducation thérapeutique des patients en radiologie. En parallèle, les deux partenaires ont également conçu une consultation virtuelle dédié aux radiologues.

Aujourd'hui, il semblerait même que toutes les spécialités médicales ont leur serious game. Étaient en effet représentées l'hématologie, la radioprotection, l'oncologie, l'orthophonie, etc. Puis le journaliste Anthony Morel s’est aussi prêté à l’exercice. Equipé d’un casque de réalité virtuelle, il a tenté la pose d’un stent sur un patient victime d’un anévrisme de l’aorte abdominale. Conclusion unanime des spectateurs, malgré l’arrivée des joysticks, de longues études médicales resteront nécessaires pour devenir chirurgien. Ouf de soulagement dans l'assistance... la médecine du futur aura toujours besoin des hommes !

Source:

Bruno Martrette-Gomez

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