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Lucie n'a jamais été à l'aise dans sa famille ni avec elle-même. Son cancer du sein lui avait permis de trouver une place, à défaut de la sienne : celle de la "malade". Mais à présent que la guérison est là, il faut réapprendre à vivre... Un premier film imparfait mais touchant !
En raison d'une actualité ciné chargée, nous avions failli passer à côté de ce portrait doux-amer d'une rescapée du cancer. Nous n'avons pas regretté de découvrir les films ayant jalonné ce mois de mars exceptionnellement riche (Patients, Sage Femme, Grave..). Mais nous ne regretterons pas non plus cette séance de rattrapage, certes mineure, mais terriblement attachante.
Il faut passer outre un scénario poussif, un manque de rythme global, ainsi que la frustration de constater qu'aucun personnage ne dépasse réellement la caricature ou la banalité. Leur absence de complexité et de profondeur se reflète d'ailleurs par le manque d'entrain des acteurs, à peu près tous en sous-régime. Nicole Garcia, impériale en mystérieuse et charismatique patronne de cabaret amateur, échappe quelque peu à ce ratage, mais là encore on aurait aimé passer plus de temps avec elle, effeuiller sa personnalité comme elle apprend à mettre à nu ces femmes complexées.
Florence Foresti trouve son rythme
Et puis, bien sûr, il y a Florence Foresti. Dans le rôle de Lucie, elle démarre de façon hésitante et maladroite, surjouant la dépression. D'autant qu'avec l'atonie de certaines scènes, son humour qui fait mouche aurait pu les hisser vers un ailleurs burlesque ou caustique. Puis, peu à peu, elle se révèle, lutte pour faire exister son personnage ainsi que ce joli film. Elle ne renonce pas, nous montre qu'elle l'aime ce film bancal, et finit par nous emporter lors de quelques moments d'émotion pure. Le film, prenant exemple sur son héroïne, s'affirme.
Pour sa sincérité et son humilité, on aurait été déçu de manquer Madame Foresti dans un rôle différent...
Source:
Guillaume de la Chapelle