FAKE NEWS & AINS

En quelques années, la façon dont nous nous informons s’est radicalement métamorphosée. Là où l’information était depuis des décennies structurée par plusieurs grands grands scientifiques et publications très encadrés, elle est aujourd’hui éclatée avec d’un côté, la multiplication de contenus autoproduits rencontrant leur public au gré des affinités idéologiques ou des hasards algorithmiques et de l’autre des médias scientifiques traditionnels qui ont parfois du mal à être publié aussi rapidement que ne se répandent… les rumeurs médicales et scientifiques.

Cette révolution de l’information souvent virtuelle a des impacts bien réels dans notre pratique : positifs, quand ils permettent à des groupes de patients de se retrouver pour échanger sur des sujets pas assez investi dans le champs des prises en charge médicale ; négatifs lorsque l’éclatement des sources d’information aboutit à la division même de la communauté médicale en groupes construits autour de postulats déconnectés de tout fondement scientifique rationnel. En France, la montée des mouvements anti-vaccins qui, s’ils avaient prospéré, auraient entraîné une aggravation de la situation sanitaire avec une fracture au sein même des équipes médicales et soignantes.

Notre conviction est que ces événements ne sont que les premiers d’une longue série. Que, si nous ne faisons rien, ce phénomène de déstructuration du paysage de l’information, que l’accès aux réseaux sociaux et plateformes de partage de vidéos dès le plus jeune âge ne cessera d'amplifier et peut emporter ce que nous avons de plus précieux : notre esprit critique construit sur la preuve scientifique, garant de notre propre crédibilité médicale, fruit d’une relation médecin-patient pérenne et structurante.

Par ces séries de reportages et témoignage, sans jamais renier les bienfaits d’une démultiplications de sources d’informations plus rapide, nous souhaitons souligner l’importance de cette prise de conscience à rester alerte sur le risque de fake news, et à savoir garder un esprit structuré scientifique à l’heure des bouleversements de l’ère digitale.

La santé numérique passe par la bonne santé de l’information qui ne peut souffrir de trop de distorsions. Garant des bonnes pratiques médicales, nous devons être attentifs à être les garants d’une bonne information médicale et scientifique aussi. Cela passe notamment par une compétence à acquérir : savoir distinguer la news de la fake news.

Pour faire face aux dangers que l’ère numérique fait peser sur notre démocratie sanitaire, nous développons une série de reportages et un guide pratique à télécharger d’apprentissage à la détection des fake news !

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