Recruter, tout sur le piratage de l'hôpital de Corbeil-Essones, et le salariat en Espic, Doc en stock à la Sofcot, dernier jour et pas des moindres  !
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Recruter, tout sur le piratage de l'hôpital de Corbeil-Essones, et le salariat en Espic, Doc en stock à la Sofcot, dernier jour et pas des moindres !

LIVE EN BREF
Le 11 novembre à 09:30

We want you : bien recruter des collaborateurs 

Avec le Dr Philippe Tracol, Chirurgien orthopédiste

Caroll Paviot, Directrice générale chez AM Corporate

Retrouvez le replay sur notre site !

We want you

Le recrutement des collaborateurs

Philippe Tracol : « L’équipe est une chose importante, c’est comme une petite PME. Il faut que l’équipe tourne ensemble. Nous sommes sans cesse en recrutement. Les chefs de service ne sont pas des managers. Ce qui est important c’est d’avoir une pyramide d’âge suffisante pour que lorsque le plus vieux part, quelqu’un puisse prendre la suite. La gestion ne peut pas être collégiale à mon sens. Il faut gérer les factures, les prélèvements. Sans oublier que nous sommes aussi chirurgiens :  il faut aller au bloc, recevoir les patients …

Le recrutement cela veut dire identifier des candidats, les recevoir , les apprécier… Tout cela s’apprend mais sur le tard et sur le tas pour un médecin, c’est une vraie lacune. »

D’où viennent les candidatures ?

Philippe Tracol : « Le vecteur qui fonctionne le mieux sont les candidatures spontanées. Certaines, viennent de la clinique, d’autres souvent des jeunes qui sortent des écoles. Un autre canal est l’agence Pôle emploi. Grâce à elle, nous arrivons à avoir un tri et un filtre assez pertinent. Ce n’est pas facile de garder ses employés malgré une bonne ambiance de bonnes conditions de travail. »

Dans le public cela se présente de la même manière ?

Caroll Paviot : « Le secteur diffère mais on retrouve les mêmes hommes et les mêmes femmes. Par contre les canaux et les méthodes de recrutement différent. »

Philippe Tracol : « Les profils séniors ont l’avantage d’être plus stables, d’avoir plus d’expérience, de nécessiter moins de temps de formation. Pour fidéliser notre équipe nous faisons en sorte qu’il y ait une parité totale pour toute l’équipe. 

Je crois à la théorie du moule. S’il y a une bonne ambiance, on se connaît les uns et les autres, la personne entre dans ce moule. »

Il y a des entretiens annuels ?

Philippe Tracol : « Ce n’est pas facile, dans notre cas, nous sommes 7 associés, donc on ne peut pas être tous présents sinon cela va ressembler à un tribunal ».

Le team building à l'hôpital est inexistant, et ailleurs ?

Caroll Paviot : « Quand je recrute, j’accompagne la notion de recrutement, il faut comprendre comment fonctionne l’établissement, quelle est leur culture managériale. Ce qui nous permet d’apporter des recommandations. »

« Les recruteurs expliquent le poste, mais on a tendance à louper la personne en face. C’est pour cela que nous faisons des préconisations. Souvent les établissements ne savent pas se vendre.  

Tout médecin inscrit à l’Ordre est présentable comme candidat, mais nous, nous travaillons sur le comportemental. Nous allons comprendre qui est le médecin, voir si son profil va matcher avec le chef de service. »

Nous intégrons le médecin, on l’accompagne sur le loyer, les enfants. Nous accompagnons le conjoint, le projet de vie dans sa globalité. »

Le 11 novembre à 12:06

Le risque numérique pour tous : comment ne pas être pris à l'abordage ? 

Avec le Dr Didier Mennecier (@MédecinGeek), Directeur de l’Hôpital d’Instruction des Armées Desgenettes, Service de Santé des Armées (SSA)

Francine Corneux, Responsable communication, responsable de la cellule de crise à l'Hôpital de Corbeil-Essonnes. 

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hacking

Retour sur la Cyberattaque qui a frappé l'hôpital de Corbeil-Essonnes

Francine Corneux : « C'était en plein été, en plein mois d'août, il était 2h30 du matin, nous n’avions plus d’écran, plus rien ne fonctionnait. À ce moment la strate informatique nous annonce que nous sommes victime d'une cyber-attaque. Le plan blanc est déclenché ! Dès lundi les cellules de crises ont été mises en place. »

Francine

Que fait-on quand plus rien ne marche ?

Francine Corneux : « La première chose à laquelle nous avons dû pallier, a été le service de réanimation de néonat. Il a fallu transférer tous les bébés dans les établissements voisins. Nous n’avions plus de mail, plus rien. Les secrétaires ont dû constituer des dossiers papier pour que les bébés puissent partir. Il a fallu rapidement pallier l’urgence, prévenir les parents… 

Aux Urgences, Samu, pompiers, tout le monde a été réorienté. On ne pouvait plus prendre personne. Les autres hôpitaux ont dû absorber tous nos patients. »

Black out total pendant presque 2 mois

Francine Corneux : « Nous avons essayé de faire un agenda papier. Mais dans un premier temps nous n’avions plus rien du tout. C’était très anxiogène pour le personnel et le corps médical. Nous avons organisé des cellules de crise tous les jours.

Les problèmes allaient du médical au logistique comme le repas. Nous prenions les menus à la main sur un carton. Pour les traitements, il a fallu revoir les patients, refaire les dosages.

Nous nous sommes retrouvés du jour au lendemain sans trace papier, sans historique. Nous avions encore les lignes téléphoniques mais nous avions prévu des talkies walkies au cas où. »

Une paranoïa s'installe parmi le personnel 

Francine Corneux : « Oui il y a eu une angoisse par rapport aux RIB, aux salaires… Nous avons déployé beaucoup d’énergie pour payer les gens à la fin du mois de septembre, sans aucune donnée. »

La demande de rançon

Francine Corneux : « Tout est passé par le Dark web, ils nous ont demandé 10 millions d'euros de rançon. L’angoisse était réelle. Un jour, toutes les imprimantes, qui étaient donc à l'arrêt, ont imprimé d'un coup, en même temps, des centaines de feuilles avec les demandes de rançon. Puis ils ont fini par diffuser les données des patients et du personnel sur le Dark web et pendant 5 jours sur Google, les résultats, tous les dossiers médicaux étaient disponibles, mais heureusement, ça ne s'est pas su.»

Où en est l'activité de l'hôpital de Corbeil-Essonnes aujourd'hui

Francine Corneux : « Nous avons récupéré 90 % de nos logiciels mais tout ne fonctionne pas bien. Cela fait 15 jours que c’est à peu près rentré dans l’ordre ».

Pourquoi cet hôpital et pas un autre

Didier

Didier Mennecier : « Cela peut arriver à tous les hôpitaux ou cabinets libéraux. En général les hackers visent la veille des vacances. »

Francine Corneux : « En effet cela faisait déjà 15 jours que les hackers étaient chez nous avant d'agir. »

Pourquoi les hackers s’attaquent-ils aux hôpitaux ?

Didier Mennecier : « Un dossier médical c’est 150-200 euros donc c’est rentable. Là ils sont rentrés par les portes habituelles. Ils essaient de trouver sur les réseaux sociaux les adresses mail et envoient des spams bien documentés, sur la retraite hospitalière par exemple.

Une autre voie d’entrée : la télémaintenance. Elle est nécessaire pour les IRM. Quand la société x entre directement dans l’IRM, les hackers s’installent et au moment opportun opèrent ! »

Comment se protéger ?

Didier Mennecier :« Il faut rajouter des barrages, comme une porte blindée.  Il faut fermer son réseau Wi-fi, mettre tout dans un disque dur externe ou mettre dans des Clouds. Il y a toute une démarche à faire. Le disque dur il faut le changer tous les 5 ans. »

Francine Corneux : « L’ANSSI est beaucoup intervenue, elle nous a demandé que toutes les url soient répertoriées et que d’autres soient fermées. Nous ne pouvons pas avoir accès à internet comme avant. »

Pas d’homogénéisation, entre les hôpitaux, c’est fou !

Didier Mennecier : « Tout dépend du budget que l’on souhaite y consacrer. Cela dépend entièrement de chaque direction d'hôpital »

1 an avant de revenir à la normale

Francine Corneux : « Dans un an cela fonctionnera comme si rien ne s’était passé. Nous allons devoir réécrire certains fonctionnements. Nous démarrons à partir de décembre. Mais je voulais que notre témoignage, ce qui nous est arrivé serve aux autres établissements. Même si nous avions des failles, ça peut arriver à tout le monde, d'un coup et c'est le black-out ! »

Le 11 novembre à 14:30

Spécial salariat : Comprendre le principe du salariat dans le privé

Avec le Dr Christel Conso, chirurgienne orthopédiste à l'IMM à Paris

Conso

63 % des jeunes médecins souhaitent être salariés, pourquoi cette essor du salariat ?

Christel Conso : « Le salariat a d’abord été une opportunité, comme partout, des gens viennent vous chercher. Pour ma part j'ai commencé à l'hôpital Foch suite à une proposition. Pour mon arrivée à  Montsouris c’est différent, c'est moi qui ai fait la démarche de recherche, j’avais envoyé des CV à plusieurs établissements. »

Pourquoi ne pas être partie en libéral ?

Christel Conso : « Personnellement j’ai toujours trouvé difficile d’avoir une relation financière avec des patients. Je trouve difficile de gérer une entreprise. Les collègues qui le font sont des fighters. J’avais aussi envie d’avoir une sécurité et je ne la regrette pas. Quand je pars en vacances par exemple, moi, j’ai un salaire, c’est rassurant »  

Pourquoi ne pas choisir une carrière hospitalière ?

Christel Conso : « Il y a une agilité que je n’aurais pas eu dans le public. »

Etre son propre patron ne vous a pas donné envie ?

Christel Conso : « Etre son propre patron est une liberté incroyable mais je n’ai pas cette personnalité. Je ne voulais pas être seule. Le travail en équipe est très important. De plus financièrement je suis très bien. Mon salaire est sûrement plus important que celui de l’hôpital public, sans astreinte, sans garde, sans urgence car dans mon ESPIC il n’y en a pas. Je suis vraiment bien lotie. J'ai une situation que je considère comme privilégiée. Par contre quelqu’un qui est plutôt investisseur, entrepreneur, peut être à l’étroit dans un exercice salarié. »

« Pour être salariée, je pense qu’il faut être collaboratif et bien sûr, sans se brader, il ne faut pas avoir envie de 12 piscines. »

Femme chirurgien, ortho, le salariat est plus doux ?

Christel Conso : « J’avais déjà mes deux enfants à la fin de mon internat. Donc cette charge mentale je ne l’avais déjà plus quand j'ai fait le choix du salariat. Tout était déjà géré chez moi avec des nounous comme une petite PME. Donc j'ai juste saisi une opportunité et finalement j’ai privilégié ce type d’exercice pour la suite. »

Les 3 plus gros avantages ?

Christel Conso : « Les trois avantages sont le travail en équipe, la sécurité et l’agilité dans les projets »

 

Dernier jour de Doc en stock au congrès de la Sofcot à Paris. Au programme des sujets très concrets, bien recruter ses collaborateurs, comment éviter ou réagir à un cyber-piratage, et enfin comprendre ce qu'est le salariat dans le privé. Nos invités seront le Dr Philippe Tracol, le Dr Didier Mennecier (@medecingeek), Francine Corneux, Caroll Paviot et le Dr Christel Conso.

 

 

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