Violence contre les soignants, François Braun prône la « tolérance zéro » et les syndicats lui répondent « coup de com »

Article Article

Trois jours après l’agression mortelle d’une infirmière au CHU de Reims, François Braun a demandé « la tolérance zéro » contre les violences visant les soignants, lors d’une réunion boycottée par la plupart des syndicats hospitaliers qui dénoncent une « opération de communication ».

Violence contre les soignants, François Braun prône la « tolérance zéro » et les syndicats lui répondent « coup de com »

François Braun : « Contre les violences faites aux soignants, la seule position c'est la tolérance zéro ».

© AFP

"Contre les violences faites aux soignants, la seule position c'est la tolérance zéro", a déclaré le ministre de la Santé, en introduction de cette réunion convoquée en urgence après le décès de Carène Mezino, infirmière de 38 ans poignardée en début de semaine sur son lieu de travail à Reims par un homme souffrant de troubles psychiatriques.

"Une tragédie inqualifiable" qui illustre "un contexte de violence accrue", a souligné François Braun, appelant les représentants des professionnels de santé et du secteur hospitalier à "ne rien laisser passer".

Qu'il s'agisse d'une injure, d'une menace ou d'un crachat, "le dépôt de plainte doit être systématique" et les employeurs "à chaque fois en soutien et en appui", a insisté l’ex-chef des urgences de Metz.

Le ministre veut savoir ce que les hôpitaux font de l’enveloppe sécurité existante

Le ministre a également demandé des comptes aux hôpitaux, pour lesquels l'Etat consacre 25 millions d'euros par an pour sécuriser les locaux, de l'éclairage du parking aux digicodes des portes sécurisées. "C'est à ça que sert cette enveloppe, et je veux savoir comment elle est utilisée", a-t-il ajouté.

D'autres mesures suivront "rapidement", a-t-il promis. Un rapport sur la sécurité des soignants doit être remis le 1er juin à sa ministre déléguée Agnès Firmin Le Bodo.

"Nous serons intraitables", a-t-elle affirmé, souhaitant "réfléchir à ce que la réponse pénale le soit également".

Mais la démarche ne fait pas l'unanimité. Quatre des cinq principaux syndicats des personnels hospitaliers (CGT, FO, SUD, Unsa) ont décidé "de ne pas participer à cette réunion, qui, pour nous, n'est qu'une opération de communication", a déclaré Didier Birig, secrétaire général de FO-Santé, venu devant le ministère justifier ce boycott.

"Pour commencer, on laisse passer les obsèques avant de faire quoi que ce soit", a-t-il jugé, dénonçant un ministère "aux abonnés absents" sur "les effectifs, les budgets, les conditions de travail", qui constituent selon lui le fond du problème.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/cameras-badges-parkings-eclaires-agents-de-securite-mediateurs-comment-lhopital-essaie-de

Diagnostic partagé par son homologue de l'Unsa-Santé, Yann Le Baron : "changer des digicodes et mettre des caméras, ce n’est pas ça qui fera la sécurité. La sécurité, elle sera là quand il y aura les effectifs nécessaires pour prendre en charge correctement les patients".

Avec AFP

Les gros dossiers

+ De gros dossiers