Vers deux journées mortes en médecine libérale ? Le taux de grévistes pour demain s’annonce historique

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Demain, et vendredi, soit les 1er et 2 décembre, les cabinets médicaux garderont portes closes. Les raisons de la colère ont été exposées hier clairement, lors d’une conférence de presse qui rassemblait 7 syndicats : UFML-S, FMF, SML, Jeunes Médecins, SNUHP, Isni, Biomed.

Vers deux journées mortes en médecine libérale ? Le taux de grévistes pour demain s’annonce historique

© IStock

60 % à 80 % des généralistes libéraux pourraient fermer leurs cabinets demain et vendredi d’après les chiffres de l'UFML. Mais la mobilisation s’annonce encore plus forte dans certaines zones. Par exemple en Haute-Garonne, un taux de 100% de grévistes est prévu par François Lescat, le représentant du SNUHP, pour les urgentistes privés.
Pour les labos qui se sont joints à la grève pour refuser le coup de rabot de 250 millions d’euros, on parle de 95% de grévistes, d’après Lionel Barrand, le président de Biomed.

Rappelons qu’avant d’être syndicale cette révolte est née sur les réseaux sociaux, notamment sur Facebook sur le groupe Médecins pour demain qui rassemble près de 15 000 membres.

Pour être clair et concis dans leurs revendications, les médecins libéraux réclament la hausse du tarif, le doublement même du tarif de la consultation à 50€. Ce tarif leur permettrait de pallier de nombreux problèmes communément rencontrés : dégradation des conditions de travail, charges administratives. « Avoir une consultation au tarif européen permettrait d'avoir des collaborateurs pour augmenter le temps médical, avoir des locaux et des équipements qui correspondent aux exigences actuelles, explique Corinne Le Sauder, présidente de la FMF. On ne veut pas gagner plus mais travailler mieux pour nos patients ».

Avec 50€ les médecins s’engageront à prendre plus de patients sans médecin traitant et à faire plus de prévention

Le médecin généraliste William Joubert, secrétaire général du SML (Syndicat des médecins libéraux), explique que « l'insuffisance financière entretenue depuis des années a empêché les médecins libéraux de se comporter comme des entreprises libérales modernes. Avec 50 euros, les médecins s'engageront à prendre plus de patients sans médecin traitant, et à faire plus de prévention »

Le mécontentement, le mépris ressenti, les humiliations mêmes, les médecins libéraux sont remontés comme rarement et les deux jours qui viennent, avec cette si forte mobilisation pourraient bien peser.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/la-ville-se-levera-t-elle-contre-la-medecine-sans-medecin

Le rendez-vous est prévu devant le ministère de la Santé, à Paris, demain, 1er décembre à 14 heures. En province, des réunions locales sont programmées à la même heure devant les ARS.

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