Une cardiologue, une cheffe de clinique et une infirmière au tribunal aujourd’hui pour la mort de Timéo, 4 ans, par surdose de colchicine

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Le procès de trois soignantes du centre hospitalier de Nancy après la mort, en 2015, d'un petit garçon de 4 ans consécutivement à une probable surdose médicamenteuse liée à une chaîne de défaillances, s'est ouvert ce matin devant le tribunal correctionnel de Nancy.

Une cardiologue, une cheffe de clinique et une infirmière au tribunal aujourd’hui pour la mort de Timéo, 4 ans, par surdose de colchicine

Timéo, 4 ans, avait été admis au CHRU de Nancy pour des douleurs aux jambes...

© DR.

"On attend ça depuis sept ans, j'espère que l'on arrivera à démêler toutes les responsabilités", confie Elodie Gaire, la mère de l'enfant, avant le début du procès de ces soignantes jugées pour homicide involontaire.

"On a fait une promesse au petit, donc on la tient", a pour sa part indiqué Julien Thuret, le père de Timéo, visiblement ému.

Au printemps 2015, le petit garçon de 4 ans avait été admis au CHRU de Nancy pour des douleurs aux jambes, après avoir chuté d'une moto sur laquelle son père le transportait.

Pour soulager l'enfant après trois semaines de soins au cours desquels le corps médical peinait à établir un diagnostic clair, il avait été décidé de lui donner de la colchicine, un anti-inflammatoire.

Mais une erreur de prescription aboutira à l'administration, deux jours consécutifs, de 16 fois la posologie requise pour un si jeune patient.

Trois soignantes ainsi que le directeur général adjoint du CHRU de Nancy, représentant l'établissement, ont pris place face aux juges.

Une enquête ouverte par l'Agence régionale de santé de Lorraine a conclu "à une erreur médicamenteuse grave avérée"

La cardiologue pédiatrique ayant prescrit la colchicine, la cheffe de clinique adjointe débordée n'ayant pas suffisamment encadré l'interne en médecine en charge du jeune patient, et enfin l'infirmière ayant administré de manière négligente la prescription erronée, doivent s'expliquer face aux juges.

Une vingtaine de proches de la famille de l'enfant, arborant des T-shirts à l'effigie du petit garçon étaient présents au début de l'audience.

Le CHRU de Nancy est lui jugé comme personne morale.

La jeune interne en charge du suivi de l'enfant pendant son hospitalisation avait, elle, obtenu le statut de témoin assisté au cours de l'instruction.

Une seconde enquête avait également été ouverte par l'Agence régionale de santé de Lorraine concluant "à une erreur médicamenteuse grave avérée", en raison notamment de la désorganisation du service de soins et de la pharmacie, a rappelé la présidente Mireille Dupont.

L'affaire, qui aurait dû être jugée en mai dernier, avait fait l'objet d'un renvoi après qu'une contre-expertise ait été déposée par l'avocate de la cheffe de clinique.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/un-medecin-au-tribunal-il-aurait-laisse-une-dame-de-86-ans-sans-soin-jusqua-la-mort-sur-son

Le procès doit normalement se tenir sur la seule journée d’aujourd’hui mais il est possible que le verdict ne tombe que demain

Avec AFP

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