Un radiologue aurait commis plusieurs viols et agressions sexuelles, son jugement débute aujourd’hui

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Radié de l'Ordre des médecins en 2019, un radiologue à la retraite, accusé de viols et d'agressions sexuelles par sept patientes et une employée, est jugé à partir d’aujourd’hui devant la cour d'assises de la Gironde.

Un radiologue aurait commis plusieurs viols et agressions sexuelles, son jugement débute aujourd’hui

© IStock 

Bassam El Absi, aujourd'hui âgé de 71 ans et qui clame son innocence, aurait profité de son statut pour pratiquer sur des patientes des caresses au niveau des parties intimes ou des pénétrations digitales lors d'échographies.

Au total, il est jugé pour des faits commis sur huit femmes, dont une ancienne secrétaire médicale et une mineure à l'époque, s'étalant au moins sur une dizaine d'années. Plusieurs autres employées avaient également fait état d'attouchements, sans porter plainte.

L'histoire débute courant 2016, quand deux patientes de ce radiologue de Langon (Gironde) déposent plainte à quelques mois d'intervalle pour agressions sexuelles. Elles évoquent des massages au niveau des parties génitales et des positions dérangeantes pendant leur consultation, selon l'accusation.

L'Ordre des médecins de la Gironde décide deux ans plus tard de saisir la chambre disciplinaire de l'Ordre de Nouvelle-Aquitaine, après l'ouverture d'une information judiciaire. Elle prononce en 2019 la radiation du médecin, confirmée deux ans après en appel alors que ce dernier est désormais retraité.

À l'époque, un article publié dans le journal Sud-Ouest affirme que trois autres femmes s'étaient manifestées entre 2002 et 2013 auprès de l'ordre des médecins de la Gironde, sans effet. Leurs dénonciations seront ensuite prises en compte par la chambre disciplinaire.

Le radiologue se défend en évoquant des actes non réalisés ou sinon par nécessité médicale, ou encore des problèmes d'érection

L'une de ces patientes regrette aujourd'hui que sa plainte déposée en 2013 "soit restée lettre morte", souligne son avocate Sylvie Reulet, car "cela aurait peut-être empêché d'autres femmes d'être dans la même situation".

"Ce n'est pas parce qu'on porte une blouse blanche que l'on peut tout se permettre", martèle le conseil, qui indique que sa cliente "a tout de suite senti que ça n'allait pas" le jour de l'échographie, durant laquelle elle aurait subi une pénétration anale digitale.

Parmi les autres victimes, une jeune fille, mineure à l'époque, disant avoir été violée à son domicile. Sa mère travaillait au sein du cabinet médical et avait eu une liaison avec le radiologue. Elle n'a pas déclaré de son côté avoir subi de comportements déplacés.

Dans un communiqué publié avant le procès, une association locale, "La santé un droit pour tous", a dénoncé une "omerta confraternelle" en affirmant que des signalements avaient été adressés dès le "début des années 2000" à l'Ordre des médecins. Sollicité par l'AFP, celui-ci n'a pas donné suite.

Sous contrôle judiciaire depuis 2018, le septuagénaire "conteste les faits" qui lui sont reprochés, indique l'un de ses avocats, Pierre Sirgue, qui ajoute que son client "a réalisé plusieurs centaines de milliers d'actes" médicaux et estime que "prises isolément, ces plaintes ne tiennent pas".

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/comment-prendre-en-charge-les-victimes-de-violences-sexuelles

Le radiologue se défend en évoquant des actes non réalisés ou sinon par nécessité médicale, ou encore des problèmes d'érection l'empêchant d'avoir pu commettre certains actes qui lui sont reprochés. Il se dit par ailleurs "victime d'un complot" organisé au sein de son cabinet et sur les réseaux sociaux.

Certains membres de son personnel ont affirmé ne jamais avoir vu ou subi de gestes déplacés de sa part. Mais deux rapports d'expertise montrent que les pratiques dénoncées par les plaignantes n'étaient pas justifiées médicalement, ni "réalisées selon les règles de l'art".

Le procès doit se tenir jusqu'au 27 février.

Avec AFP

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