Un labo américain réduit de 70% le prix de son insuline

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Le groupe pharmaceutique américain Eli Lilly, critiqué pour les prix élevés de son insuline, va les réduire drastiquement et plafonner à 35 dollars par mois le montant à débourser pour ce médicament dont dépendent des millions d’Américains atteints de diabète.

Un labo américain réduit de 70% le prix de son insuline

© IStock

Cette maladie affectant de plus en plus de personnes, le président américain Joe Biden a régulièrement dénoncé ces derniers mois la hausse des tarifs demandés par les laboratoires pour ce traitement vital.

Le nombre de diabétiques aux Etats-Unis a plus que doublé en vingt ans, 37,3 millions de personnes étant désormais atteintes de cette maladie, selon les autorités. Et le diabète est maintenant la 7e  cause de mortalité dans le pays.

"Lilly prend ces mesures pour faciliter l'accès aux insulines Lilly et pour aider les Américains qui peuvent avoir des difficultés à naviguer à travers un système de santé complexe, pouvant les empêcher d'obtenir de l'insuline à un prix raisonnable", explique dans un communiqué le groupe basé à Indianapolis, dans le centre des Etats-Unis.

Dans le détail, le laboratoire va d'une part réduire de 70% le prix des doses de ses insulines les plus vendues, Humalog et Humulin, à partir du quatrième trimestre 2023.

Parallèlement, Eli Lilly va réduire le prix de son insuline générique Insulin Lispro à 25 dollars le flacon à partir du 1er mai, contre 82 dollars actuellement.

Le prix de l’insuline aux Etats-Unis a beaucoup augmenté ces dernières années

Le groupe va aussi plafonner à 35 dollars par mois le montant maximum que les patients assurés consommant ses insulines devront payer en reste à charge, s'alignant ainsi sur des propositions du gouvernement américain.

Ceux ne disposant pas d'assurances pourront souscrire à un programme spécial pour recevoir leur traitement contre 35 dollars par mois.

Le prix de l'insuline aux Etats-Unis, qui a beaucoup augmenté ces dernières années, est fréquemment critiqué pour son niveau prohibitif.

Les fabricants de médicaments font régulièrement valoir qu'ils accordent parallèlement des rabais de plus en plus importants aux assureurs.

Mais les augmentations de prix ont frappé de plein fouet les diabétiques sans assurance ou ceux devant payer un reste à charge élevé.

La loi visant à lutter contre l'inflation, adoptée à l'été 2022, comprenait parmi ses mesures un plafonnement du reste à charge à 35 dollars par mois pour certains patients couverts par Medicare, l'assurance santé publique réservée aux personnes âgées aux Etats-Unis.

Le président américain Joe Biden a plaidé lors de son discours sur l'état de l'Union début février pour un élargissement de ce plafonnement à tous les diabétiques.

Une telle mesure a toutefois peu de chances de passer dans la mesure où la Chambre des représentants est désormais contrôlée par les Républicains, qui se montrent généralement hostiles à toute mesure limitant le pouvoir des entreprises.

Aucune famille ne devrait choisir entre se nourrir et payer un médicament vital

Le patron d'Eli Lilly, lui-même, dans le communiqué, a appelé "les décideurs politiques, employeurs et autres à nous rejoindre pour rendre l'insuline plus abordable".

"Nous changeons la façon dont nous tarifons les insulines existant depuis longtemps mais nous savons que sept Américains sur dix n'utilisent pas d'insuline Lilly", explique-t-il.

Le groupe s'était involontairement retrouvé sous le feu des critiques en novembre après la parution d'un tweet émis avec un compte Twitter à son nom, mais en fait usurpé, qui promettait de l'insuline gratuite. L'épisode avait relancé le débat sur le prix du médicament.

L'association américaine des diabétiques ADA a, dans un communiqué séparé, salué la décision d'Eli Lilly et "encouragé les autres fabricants d'insuline à faire de même".

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/le-monde-entier-proclame-le-bulletin-de-sante-de-joe-biden-mais-qui-est-son-medecin

Des responsables démocrates ont aussi applaudi la nouvelle, le député du Texas Marc Veasey soulignant par exemple dans un tweet : "Aucune famille ne devrait avoir à choisir entre mettre de la nourriture sur la table ou être capable de se payer un médicament vital."

Avec AFP

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