Top départ pour l’obligation vaccinale dans les établissements de santé

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L’obligation vaccinale pour les professionnels de santé vient de rentrer en vigueur en France. Une disposition qui risque de perturber l’organisation des établissements de santé français, publics ou privés. Comme depuis dix-huit mois, ces derniers sont pourtant prêts à « s’adapter ».

Top départ pour l’obligation vaccinale dans les établissements de santé

Ils étaient des milliers à battre le pavé hier selon la CGT-Santé. À l’appel du syndicat, (déjà trop) nombreux sont les professionnels de santé à s’être rassemblés pour dénoncer l’entrée en vigueur de l’obligation vaccinale. Personnels de santé, aide à domicile, soignants libéraux… À partir de ce 15 septembre, 2,7 millions de personnes doivent désormais avoir reçu au moins une dose de vaccin pour continuer à travailler. « Il est important de rappeler qu’une grande majorité des professionnels de santé et hospitaliers ont déjà sauté le pas, sans attendre l’obligation », rappelle Amélie Roux, la responsable du pôle Ressources Humaines de la Fédération hospitalière de France (FHF).

Un taux de vaccination élevé, mais des perturbations 

Selon les derniers chiffres partagés par le ministère de la Santé, la porte de sortie est en effet loin d’être la solution privilégiée par les soignants. Majoritairement favorables à l’obligation vaccinale, ils étaient 89% à être au moins primo-vaccinés dans les établissements de santé, les EHPAD ou USLD au 12 septembre. Un chiffre qui grimpe à 95% chez les personnels libéraux. « S’il est possible que des professionnels de santé demeurent réticents à se faire vacciner, nous sommes confiants sur le fait que ce phénomène restera marginal », indique Amélie Roux, arguant que les professionnels de santé sont déjà soumis à plus d’obligations vaccinales que le reste de la population.

Des suspensions pour autant, Christine Schibler, déléguée générale de la Fédération des cliniques et hôpitaux privés de France (FHP), sait qu’il y en aura. « Pour avoir interrogé les différents groupes et membres du conseil d’administration, le pourcentage de personnes vaccinées devrait être de l’ordre de 85 à 90% », disait-elle, alors dans l’attente des résultats du ministère, soulignant également des « situations disparates ». « Je n’ai pas eu d’alerte sur des événements catastrophiques qui arrivent, poursuit-elle. On navigue un peu à vue. Nous avons des échanges réguliers avec les représentants du personnel. Ils prévoient des adaptations locales lorsqu’elles seront nécessaires. » Une analyse partagée par la représentante de la FHF, qui assure que « les établissements publics hospitaliers ont anticipé le risque des conséquences des suspensions potentielles dans leur organisation et l’offre de soins ». « Les difficultés particulières ont été identifiées et remontées aux ARS pour adapter si besoin l’offre de soins. Des mécanismes de solidarité entre établissements ont également pu être mis en place », précise cette dernière.

Une capacité d'adaptation depuis le début de la crise 

L’adaptation, c’est en effet le quotidien des établissements de santé depuis le début de la crise sanitaire. « Depuis dix-huit mois, les établissements de santé ont montré une capacité d’adaptation à chaque situation. Aujourd’hui, c’est encore une nouvelle. Malheureusement, nous sommes rôdés à nous adapter en permanence », explique Christine Schibler. L’objectif, c’est d’arriver à trouver des personnes qui puissent remplacer les absents. » Un exercice d’équilibriste qui peut également impliquer « des réorganisations, voire des fermetures de lits ou de services », selon la représentante de la FHF, Amélie Roux. Et la déléguée générale de la FHP d’attester : « soit on a le personnel, soit on ne l’a pas. Si ça doit se faire, on pourra également déprogrammer. »

Outre l’anticipation, c’est avant tout sur la pédagogie que la FHP et la FHF souhaitent cependant miser. « C’est le levier principal », dit Christine Schibler, qui rappelle que des entretiens individuels sont au programme pour les soignants récalcitrants. Un travail d’information entamé depuis déjà de longs mois dans les établissements publics et privés. « Et les efforts ont encore redoublé depuis l’annonce de l’obligation », assure Amélie Roux. Car pour les établissements de santé, l’objectif est triple : appliquer la loi, permettre à leurs personnels de continuer à exercer… « Mais surtout parvenir à réunir les conditions pour que les soins puissent continuer à être donnés dans un environnement qui était déjà complexe », rappelle la déléguée générale de la FHP, qui pointe du doigt la démographie médicale en berne.  

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