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« Il y a encore 2-3 ans, alors que la téléconsultation connaissait un essor sans précédent, rien n’existait en termes de recommandations. Une réflexion a été menée par la direction médicale et avec les médecins référents de Livi. C’est ainsi que nous avons mis en place un corpus de recommandations propres au soin digital. Il s’agissait alors de cadrer plus précisément les pratiques », explique le Dr Ségolène Puechlong, généraliste à Vincennes (94) et cheffe du service de Médecine Générale de Livi.
De fait, la médecine à distance répond à des règles spécifiques, différentes de celles du soin en présentiel. En matière de thérapeutique comme de diagnostic, il a fallu créer les protocoles, penser les bonnes pratiques. C’est pourquoi la plateforme de téléconsultation Livi s’est engagée dans cette voie et a mis au point ce corpus, composé actuellement de 60 références, principalement dédiées à l’exercice de la médecine générale.
Répondre aux besoins des médecins
« Initialement, ces recommandations ont été rédigées en extrapolant celles des sociétés savantes et de la HAS pour les appliquer au soin à distance. Maintenant, ces dernières commencent à produire elles-mêmes des recommandations propres à la télémédecine, sur lesquelles on peut commencer à s’appuyer. Mais au début, il a vraiment fallu tout écrire ! », raconte encore le Dr Puechlong, elle-même co-auteur et coordinatrice d’un ouvrage actuellement sous presse sur la sémiologie adaptée au soin digital. Ils font l’objet d’un circuit de relecture interne strict, qui assure la fiabilité des contenus.
Au sein du corpus interne de Livi, on trouve des thèmes récurrents en médecine générale, mais aussi, de plus en plus de sujets liés aux spécialités médicales. Nous pouvons citer, pêle-mêle : le renouvellement ou la primo-prescription de pilule contraceptive en soin digital non programmé ; la gestion de la toux, de l’acné, de l’alopécie, de l’otalgie…
Il faut dire que les besoins de formation sont importants. La télémédecine commence à être abordée dans les études médicales, mais la génération actuelle de médecin la pratiquant n’a jamais été formée à cet exercice très particulier. « Nous enrichissons régulièrement ce corpus, d’après les retours de terrain et les besoins exprimés par notre équipe médicale. Nous sommes en contact permanent avec nos médecins, ce qui nous permet de cibler leurs besoins. Par exemple, en ce moment, nous recevons beaucoup de questions concernant la prise en charge des problématiques de santé sexuelle. »
Standardiser et sécuriser les pratiques
Ces recommandations ont plusieurs objectifs. D’abord, standardiser les pratiques au sein de l’équipe médicale Livi, pour garantir la qualité et la sécurité des soins destinés aux patients. Elles visent également le principe de "soins justifiés et de prescriptions frugales" : « Il s’agit de proposer la prescription minimale efficace et de s’épargner des soins non démontrés comme étant efficaces ou utiles, notamment en dehors du parcours de soin coordonné».
Enfin, ces protocoles apportent une aide précieuse pour les médecins sur les plans clinique et thérapeutique. Ils cherchent à dessiner les contours d’une certaine sécurité médico-légale dans un contexte d’exercice encore flou et sans référence médicale opposable adaptée. Ainsi, ils proposent une aide pour articuler avec pertinence le soin physique et le soin à distance et de savoir quand réorienter vers du présentiel. Ce corpus permet d’harmoniser les pratiques de l’équipe et d’engager les médecins dans un projet d’excellence collectif. Les retours du terrain sont très favorables !
Un article réalisé par Ana Martel en téléconnexion avec Livi