Santé et protection sociale : quel avenir en commun ?

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La présentation du projet de loi de financement de la sécurité sociale ainsi que celle du projet de loi relatif à la santé sont l’occasion d’une réflexion sur l’avenir de notre système de santé et la place de l’Assurance Maladie.

Santé et protection sociale : quel avenir en commun ?

Dans son rapport de septembre 2014 sur l’application des lois de financement de la Sécurité sociale, la Cour des comptes a mis en évidence le fait que l’Assurance Maladie devra contribuer à l’effort de redressement de l’ensemble des dépenses de sécurité sociale. Il n’est en effet pas contestable, pour reprendre l’expression utilisée par la Cour, que des marges d’efficience très importantes existent.

Pour en relever quelques-unes parmi les plus significatives :

• le développement des actions de prévention et de promotion de la santé ;

• l’amélioration de la gestion hospitalière ;

• le développement de la chirurgie ambulatoire ;

• la promotion des médicaments génériques.

 

Mais cette maîtrise nécessaire des dépenses de santé doit naturellement s’inscrire dans le cadre d’une stratégie de santé publique. Celle-ci doit privilégier l’amélioration de l’accès aux soins et la réduction des inégalités territoriales, ainsi que l’amélioration des parcours de soins. Elle passe également par la mobilisation de tous les acteurs de notre système de santé et par l’association des usagers à l’élaboration et la mise en œuvre de cette stratégie.

 

Ne nous y trompons pas. Le maintien d’un déficit structurel de l’Assurance Maladie n’est pas soutenable à moyen-long terme et l’affectation de nouvelles recettes ne pourrait se faire qu’au détriment d’autres politiques sociales. C’est pourquoi l’effort de tous au service d’une stratégie de santé publique assurant le retour à l’équilibre des comptes sociaux est nécessaire.

 

Des propositions de réforme ont été faites par le Cercle Santé Innovation, sous l’égide du Pr Jean de Kervasdoué, notamment afin d’assurer un pilotage unifié du système de santé et de renforcer l’autonomie des acteurs à l’échelle des régions.

 

Citons également la réflexion proposée dans une note au conseil d’analyse économique d’avril 2014 par 3 universitaires, Brigitte Dormont, Pierre-Yves Geoffard et le prix Nobel d’économie Jean Tirole. Proposition « révolutionnaire » que je livre à la réflexion commune afin que vive le débat d’idées : mettre fin au système mixte sécurité sociale/organismes complémentaires, soit avec une gestion publique et un pilotage décentralisé de l’offre de soins, soit avec des caisses privées en concurrence régulées par l’État.

 

*Gérard Larcher est président du Sénat, ancien ministre du Travail et président du Cercle Santé Innovation.

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