Revalorisation de la consultation : Olivier Véran accusé de "mépris"

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À la suite des dernières déclarations d’Olivier Véran, qui ne prendrait "pas la direction de l’augmentation de la valeur du C", le SML et l’UFML-S ont réagi vivement en exigeant respectivement un « C » à 46 et 50 euros.

Revalorisation de la consultation : Olivier Véran accusé de "mépris"

Interrogé le 15 septembre par le Quotidien du médecin sur une revalorisation de la consultation, Olivier Véran a répondu : « On ne prend pas la direction de l’augmentation de la valeur du C. On s’oriente vers des revalorisations qui correspondent à de bonnes organisations, qui permettent un rattrapage dans certaines spécialités médicales sans actes techniques »., Tout en assurant vouloir « adresser un signal fort à la médecine libérale ».
 
Pour le SML (Syndicat des médecins libéraux), le signal est en effet « fort » car « la main tendue aux médecins libéraux serait… vide ! ». Une position « intenable » et « peu sérieuse » selon le syndicat car « le tarif de l’acte de base du médecin français reste très en dessous de la moyenne européenne ». Et de citer l’exemple de l’Allemagne et du Portugal, où une consultation se paye respectivement 75 euros et 40 euros.  
 
La revalorisation de la consultation médicale de base est « non seulement une question de justice et de reconnaissance envers les médecins libéraux, mais c’est aussi un signal fort adressé aux jeunes qui hésitent à s’installer », estime le syndicat qui considère que le « C/CS ne peut pas rester au tarif de base de 23 €, ni le G (C+MMG) à 25 euros ». Il revendique donc un tarif minimum de 46 euros pour la consultation médicale de base des généralistes et des spécialistes.

Chercher des prétextes ?

Par ailleurs, le SML juge « très imprudent » de flécher l’essentiel de l’enveloppe de la négociation vers les structures. Pour moderniser la médecine ville et répondre aux spécificités des territoires, il conviendrait pour le syndicat de « soutenir toutes les formes d’organisation favorisant la coordination et l’accès aux soins, comme les équipes ouvertes ».
 
Et de tacler le ministre : « Chercher des prétextes pour ne pas les financer avant même de commencer à discuter comme le fait le ministre de la Santé lorsqu’il amorce une liste de critères (durée, preuve du service rendu…) est très maladroit alors que l’État finance largua manu des CPTS qui n’existent encore que sur le papier ».
 
Selon le SML, Olivier Véran « rechigne à mobiliser des moyens pour la médecine de ville contrairement à ce qui vient d’être fait pour l’hôpital » pour lequel il a débloqué près de 8 milliards en quelques semaines. Ce qui montre qu’« avec un peu de volonté politique, il devrait pouvoir faire mieux pour les soins de ville ».

Le mépris de trop pour l'UFML-S

Une fois n’est pas coutume, l’UFML-S (Union française pour une médecine libre-syndicat) est à peu près sur la même longueur d’ondes. Le syndicat s’insurge contre la décision du ministre de « maintenir le C au plus bas de l’échelle européenne ». Une annonce qui montre « à quel point les politiques sont déconnectés de la réalité de terrain et des intérêts de la santé des français, pour privilégier des considérations politiques et économiques ».
 
L’UFML-S en profite pour rappeler que « le paiement à l’acte est, et doit rester, le pilier de la rémunération des médecins, seul garant de leur indépendance et de leur liberté de prescription ».
 
Enfin, le syndicat rappelle que la médecine de ville a été en première ligne durant la crise sanitaire. « Sacrifiée en phase 1 de la pandémie de Covid-19, elle voit actuellement 95% des patients atteints de cette affection et joue une fois de plus son rôle de premier rempart ». Elle a donc « besoin de reconnaissance après les énormes efforts consentis ».  
 
L’UFML-S réclame donc « un C à 50€ c’est-à-dire dans la moyenne européenne ». Et dénonce « l’asphyxie de la profession par le C actuel, indigne, et les procédés pervers des rémunérations à l’objectif inefficace en termes de santé publique et de réduction des dépenses de santé, rémunérations dont les médecins deviennent esclaves et dont le but inavoué est de les mettre sous influence, ce qui signifie une perte de leur indépendance professionnelle »
 

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