Quatrième année d’internat en médecine gé, les sénateurs ont adopté la proposition de loi en première lecture, mais ce n’est pas fini…

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Le Sénat à majorité de droite a adopté hier en première lecture, après de vifs échanges, souvent entre médecins, une proposition de loi de Bruno Retailleau qui prévoit d'allonger d'une année la formation des généralistes, comme le propose aussi le gouvernement.

Quatrième année d’internat en médecine gé, les sénateurs ont adopté la proposition de loi en première lecture, mais ce n’est pas fini…

© IStock

Le vote a été acquis par 232 voix contre 96. Disant "partager le fond" de la proposition de loi, le ministre de la Santé François Braun l'a gratifiée d'un "avis de sagesse bienveillante".

Si le texte a peu de chances de prospérer en l'état, le sujet reviendra très vite sur le tapis - à l'Assemblée d'abord, puis au Sénat - lors de l'examen du projet de budget de la Sécu (PLFSS). L'objectif est d'apporter une réponse à la question persistante de la désertification médicale.

On rappelle que ce texte du chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau vise à mettre en place une 4e année au 3e cycle de médecine générale. Elle serait affectée à des stages ambulatoires, en lien avec un médecin référent, "en priorité dans les zones sous dotées" en médecins. 

« Cela permet d’installer, provisoirement, 3 500 à 4 000 jeunes médecins généralistes sur l’ensemble du territoire »

"Ca permet d'installer - provisoirement, certes - 3 500 à 4 000 jeunes médecins généralistes sur l'ensemble du territoire (...). Ca leur permet d'être rémunérés de façon attractive", a vanté Bruno Retailleau. Le sénateur LR de Vendée a reproché au gouvernement d'avoir repris cette proposition "de manière précipitée" dans le PLFSS, "sans beaucoup de concertation, (...) ce qui a pu raidir un certain nombre de syndicats, notamment d’internes".

"Cette 4e année ne serait pas seulement une chance pour nos territoires sous dotés, c'est aussi une chance pour nos jeunes médecins et in fine pour les patients", a de son côté affirmé François Braun, rappelant que "6 millions de Français restent sans médecin traitant".

"Je ne doute pas qu'au moment du PLFSS se renouera une alliance (entre le gouvernement et la droite sénatoriale, NDLR) que nous avons connue en juillet", a prédit Bernard Jomier (PS), jugeant la mesure « contre-productive".

« Ce n’est pas la loi qui décide de la longueur des études de médecine »

"Ce n'est pas loi qui décide de la longueur des études de médecine, jamais", a-t-il martelé, invitant à "tenir un langage de vérité aux jeunes médecins" qui "ne sont pas responsables de la grave pénurie" actuelle.

"Je ne crois pas aux mesures coercitives, même celles qui se draperaient de bonnes intentions", a déclaré Véronique Guillotin (RDSE à majorité radicale), pour qui "ce dont il faut parler c'est bien de pédagogie".

Pour Laurence Cohen (CRCE à majorité communiste), la proposition de loi "non seulement ne résoudra rien mais au contraire va démotiver et précariser les internes ».

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Le texte a aussi trouvé des détracteurs dans les rangs de la majorité sénatoriale. "Ne faisons pas un service médical à l'instar d'un service militaire", a exhorté Alain Houpert (LR).

Avec AFP

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