Pschiiiiittt 2023 ! (ou PLFSS, public, privé)

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C’est à peu près le ressenti global de la profession, exprimé notamment par les différentes fédérations des représentants des Établissements publics et privés de santé.

Pschiiiiittt 2023 ! (ou PLFSS, public, privé)

Pr Matthieu Durand - Soirée des hôpitaux du magazine le Point - Crédits : What's up Doc

Le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) est passé lundi 26 septembre en conseil des ministres. Le grand débat politique commence donc autour des propositions avant son vote final prévu pour fin d’année 2022. Suspens… Pas vraiment.

La désillusion s’annonce.

Le besoin de financement de la Santé est estimé à +2,9 milliards d’euros, le PLFSS propose un ONAM de +1,8 milliards. Si les estimations étaient justes… ça va manquer quelque part.

Et justement, les établissements de l’hospitalisation privés s’inquiètent dans ce contexte inflationniste que l’on connaît tous, de ne pouvoir assurer pleinement notamment les revalorisations des salaires des soignants initiés en 2022 qui vont donc peser (trop) lourds sur leur compte alors même que 25% des cliniques sont annoncées déficitaires par la FHP. 

Pas mieux du côté des établissements publics hospitaliers également déficitaires dans des proportions équivalentes qui attendaient beaucoup de ce PLFSS pour faire face à la forte dégradation de leurs ressources humaines terrassées par la 7ème vague de COVID qui interrogent du fait de son état sur sa capacité à assurer des soins.

Et nous… médecins.

Nous, on peut dire qu’on vit les tensions les plus fortes jamais enregistrées depuis des années sur le terrain. Les départs et l’absentéisme sont légions. Pas une semaine ne passe sans annulation de programmation ou d’hospitalisation faute de ressources humaines soignantes ou médicales. Le système D est devenu le recours naturel de toute gestion de prise en charge.

Que doit-on comprendre de cette situation quand on a les mains dans le cambouis ?

Que la santé va souffrir car l’embellie tarde à sourire. Le PLFSS 2023 ne compensera pas les effets de l’inflation, ni de la hausse du point d’indice, ni de la mise en œuvre des mesures Ségur et encore moins des surcoûts COVID.

Au moins, là, public, privé, médecins et soignants dirais-je, s’accordent tous à penser la même chose. Il faudrait un miracle pour se reconstruire, ou alors, renoncer à une certaine médecine que nous voulions pourtant tous exercer.

Source:

Édito - What's up Doc magazine #58

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