Pénurie d’organes, le gouvernement lâche 2 milliards d’euros sur 5 ans pour un nouveau plan d’action

Article Article

La France espère répondre à son manque de dons d'organes et de tissus face à une demande croissante de greffes avec un nouveau plan d'action d'ici à 2026, dévoilé lundi par le ministère de la Santé et l'Agence de la biomédecine.

Pénurie d’organes, le gouvernement lâche 2 milliards d’euros sur 5 ans pour un nouveau plan d’action

"Avant la crise du Covid, la trajectoire était déjà un peu à la baisse et assez loin des objectifs. La crise du Covid a eu un impact assez douloureux", alors même que "la demande de la société civile est très forte", a souligné le cabinet du ministre de la Santé, Olivier Véran.

En 2021, 5.273 transplantations ont eu lieu, en grande majorité des greffes de rein qui représentent deux tiers des opérations, selon les données de l'Agence de biomédecine. Un bond de 20% par rapport à 2020, mais une comparaison faussée par la crise du Covid.

Par rapport à 2019, dernière année avant la crise, la baisse des greffes a été d'environ 10% l'an passé. Or le nombre de demandeurs n'a cessé d'augmenter avec plus de 20.000 personnes en attente.

Pour relancer les dons d'organe et de tissu, un plan d'action ministériel a été présenté lundi par le ministère et l'Agence de biomédecine.

Quatrième en date, ce plan sera "ambitieux et innovant", ont-ils insisté. L'espoir est d'atteindre entre 6.700 et 8.300 greffes en 2026, selon l'Agence.

Financièrement, deux milliards d'euros sont annoncés sur cinq ans. Sur ce total, "pour la première fois", les mesures nouvelles auront un financement complémentaire, de 210 millions, note le communiqué.

Cinq mesures "innovantes" sont avancées.

D'ici à 2026, 150 infirmiers chevronnés seront mobilisés pour mieux coordonner les prélèvements à l'hôpital.

Dans les autres nouveautés : le "développement assumé" de prélèvements "multi-sources" venant de donneurs décédés, vivants et pédiatriques, pour "contrebalancer la baisse tendancielle du nombre de sujets en état de mort encéphalique".

Pour les greffes rénales, la France mise ainsi sur 20% de donneurs vivants en 2026, contre 16% en 2021. Au Royaume-Uni et aux Pays-Bas, 82% et 53% respectivement des greffes rénales sont liées à des donneurs vivants.

Pour les enfants nécessitant des greffes, le souhait est qu'ils bénéficient d'organes d'enfants, les prélèvements provenant actuellement surtout de jeunes adultes.

Le plan prévoit aussi des financements plus incitatifs pour l'activité de prélèvement et de greffe, des indicateurs de performance pour juger de celle-ci, ou encore un référent "prélèvement et greffe" dans les agences régionales de santé (ARS).

Avec AFP

 

 

Les gros dossiers

+ De gros dossiers