PACES : les carabins vent debout contre l’arrivée du tirage au sort

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PACES : les carabins vent debout contre l’arrivée du tirage au sort

Les étudiants retiendront du ministère de l’enseignement supérieur qu’il a lâchement acté la sélection à l’Université. Mais les carabins ont l’intention de s’opposer vigoureusement à tout tirage au sort. 

Le texte publié hier au Bulletin Officiel de l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche a fait l’effet d’une bombe pour les étudiants en médecine.

Une circulaire relative au traitement des affectations dans les licences sous tension (STAPS, Droit, Psychologie, etc.) et en PACES prévoit que, lorsque les capacités d’accueil d’une formation du premier cycle sont atteintes, un tirage au sort peut être mis en place déterminant la sélection.

Un déni de démocratie
Contacté par What’s up Doc (WUD), Antoine Oudin, président de l’Association Nationale des Etudiants en Médecine de France (ANEMF), ne cache pas sa colère. L’élève à la Fac' de Lyon Sud dénonce tout d’abord « un changement majeur qui s’est fait sans dialogue aves les tutelles ». Puis ses mots deviennent acerbes : « Najat Vallaud-Belkacem a choisi de faire passer en catimini cette circulaire, bafouant totalement le dialogue social. C'est un déni de démocratie ». Antoine Oudin critique également une solution de facilité actant un refus de proposer de réelles solutions.

Et ce dernier est inquiet pour l’avenir. La rentré 2017 devrait, selon lui, permettre d’accueillir tout le monde, mais ensuite ? En Ile-de-France notamment, les étudiants en médecine se bousculent déjà sur les bancs de facultés en tension. Les prévisions sur leurs capacités d’accueil futures ne sont guère plus rassurantes. Bien au contraire.

Les solutions alternatives
Comme solution alternative, l’association propose des investissements conséquents dans l'enseignement supérieur. Leur but, garantir aux futurs étudiants une qualité d'étude qui, aujourd'hui malheureusement, se dégrade. « Si les capacités d'accueil sont atteintes, ce n'est pas aux étudiants d'en subir les conséquences », clame Antoine Oudin.

Heureusement, ces jeunes ont reçu ce vendredi un soutien de poids, celui de la Conférence des doyens de facultés de médecine. Dans un tweet, elle indique s'opposer « fermement à tout principe de tirage au sort pour l'entrée en PACES ». Dans le passé, ces directeurs d'établissements ont souvent plaidé pour le dédoublement des cours, le suivi numérique, etc. Bref, des moyens moins arbitraires pour éviter une sélection aléatoire à l'entrée des facultés. 

Les candidats à la Présidence saisis
Pourtant, comme le texte est désormais gravé dans le marbre, il faudra une volonté politique pour changer les choses. L’ANEMF a donc l’intention de saisir les deux derniers candidats à la Présidentielle sur ce sujet. Voyons si Marine Le Pen et Emmanuel Macron tireront aussi au sort l’ordre de leurs priorités…

Dans l’attente, toutes les organisations étudiantes concernées (1) attendent une communication officielle du gouvernement actuel sur cette circulaire. Surtout que Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'Éducation nationale et le secrétaire d'État à l'Enseignement supérieur, Thierry Mandon, avaient assuré en septembre dernier que le tirage au sort n'était « pas à l'ordre du jour » pour la PACES. Les étudiants, eux, s’en souviennent.

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La procédure d'admission classique :
Dans les filières dites "en tension", cette nouvelle circulaire donne la priorité aux candidats de l'académie d'obtention du bac, à sa ville de résidence et à l'ordre de ses vœux. Le statut familial fait son apparition comme critère d'admission. La priorité serait alors attribuée aux prétendants mariés, pacsés, en concubinage ou ayant une ou plusieurs personnes à charge. 

(1) AFNEUS, ANEMF, ANEPF, Anesf, ANESTAPS, ARES, FAéH, FNEK, UNAEE, UNECD. 

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