Médecins et dangers publics : most wanted

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Une sélection cinématographique au coeur de la folie médicale...

Médecins et dangers publics : most wanted

DR GÉNESSIER (PIERRE BRASSEUR) DANS

LES YEUX SANS VISAGE (G. FRANJU, 1960)

Œuvre majeure du cinéma fantastique, héritier de Cocteau et précurseur d’Argento, le film retrace les expériences clandestines et jusqu’au-boutistes d’un chirurgien cherchant à redonner un visage à sa fille défigurée par un accident. Un seul moyen pour cela : se procurer des greffons sur sujets vivants.

Alors que la trame pourrait servir de support à un film gore et Grand-Guignol, bref oubliable, Franju a su distiller une poésie dans la terreur, une élégance dans l’angoisse, qui font de ce film un chef-d’œuvre.

Connu pour en faire des caisses, Pierre Brasseur livre une prestation à contre-pied, toute en (relative) sobriété, s’effaçant derrière la douleur et la folie de son personnage.

UNE OEUVRE D'ART !

 

DR ROBERT LEDGARD (ANTONIO BANDERAS) DANS

LA PIEL QUE HABITO (P. ALMÓDOVAR, 2011)

Que se passe-t-il dans la clinique de luxe désaffectée du séduisant Docteur Ledgard, qui a abandonné sa pratique chirurgicale après la mort de sa femme pour se consacrer à ses recherches concernant une greffe de peau révolutionnaire ? Almodóvar a toujours eu le don de camoufler la perversion sous le masque de la sympathie et de la rendre acceptable via une morale imparable. Par ce conte (a)moral plus noir qu’à l’habitude, avec un point de départ analogue au film de Franju – un savant fou dévoie son talent afin de résoudre un traumatisme familial – il déroule magistralement le scénario d’une vengeance implacable. Et Banderas compose un convaincant animal à sang-froid.

À VOIR SANS CONCESSION !

 

DRS ELLIOT ET BEVERLY MANTLE (JEREMY IRONS) DANS

FAUX-SEMBLANTS (D. CRONENBERG, 1988)

Deux corps et une seule âme, la fascination pour la gémellité poussée à son extrême par Cronenberg…

Deux gynécologues homozygotes unissant leurs domaines de compétences respectifs au service des femmes infertiles : que se passe-t-il quand l’un des deux tombe amoureux d’une des patientes qu’ils se « partagent » et envisage une « séparation » ?

Une décompensation psychotique effrayante, catalysée par un pillage en bonne et due forme de l’armoire à psychotropes.

GLAÇANT…

 

PR BONACCORSI (MARCELLO MASTROIANNI)

DANS VERTIGES (M. BOLOGNINI, 1975)

Du fait d’antécédents familiaux lourds, un aliéniste cherche à se prouver qu’il est exempt de toute folie en en prouvant l’origine virale.

Il occulte par ailleurs ses angoisses identitaires par l’emprise qu’il exerce sur ses patientes, les épouses de ses collègues et les soignantes de l’hôpital où il exerce en véritable maître.

Ses relations sexuelles et amoureuses deviennent un alibi scientifique et thérapeutique. Il finira victime de l’enfermement qu’il s’est volontairement infligé, une métaphore de la folie mussolinienne à laquelle l’Italie se livre à la même époque.

Si le scénario est très intéressant, le film est assez daté, la mise en scène grossière, et Mastroianni trop limpide…

DOMMAGE !

 

 

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