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Il pourrait exister un dicton qui dirait : si tu es capable d’attirer des étudiants en médecine, alors tu peux repeupler ton territoire de médecins. Question attractivité, l’Agglo Seine-Eure coche justement pas mal de cases. Située dans l’Eure, à la sortie de la métropole rouennaise, cette agglomération de 107 000 habitants est en équilibre entre paysages ruraux, semi-ruraux et des villes bien connectées autour d’une colonne vertébrale Gaillon-Louviers-Val-de-Reuil. D’un bout à l’autre de ce territoire, coulent la Seine et l’Eure, qui ici se réunissent. Pour le plaisir des yeux et des sportifs d’extérieur, l’eau a sculpté ici un paysage accueillant qui attire toute une nouvelle génération périurbaine. On y trouve pléthore de forêts où randonner, trois golfs, une base de loisir aquatique réputée à Léry-Poses, des spots de parapente ou encore d’escalade sur les côteaux de la Seine… Sans oublier les piscines publiques, une patinoire et offre culturelle variée.
Des emplois qualifiés pour les conjoints
« C’est une agglomération qui attire beaucoup de familles. Notre position géographique entre Rouen et Paris nous favorise. Nous sommes irrigués par l’autoroute A13 et la ligne SNCF Paris-Rouen-Le Havre, et notre offre de transport depuis les gares de Val-de-Reuil ou Louviers va se renforcer », éclaire Nathalie Breemeersch, vice-présidente de la Communauté d’agglomération, en charge de la santé, elle-même maire de la petite commune d’Igoville. « Plein de jeunes médecins nous ont dit que c’était un bon endroit pour sauter le pas ». Le Dr Alexis Huan, jeune médecin généraliste installé à Gaillon depuis peu, partage cet avis : « C’est un territoire très accessible et j’ai toujours trouvé surprenant qu’avec un tel positionnement géographique, il n’attire pas encore plus ». L’explication tient sûrement au fait que les études de médecine ont tendance à créer de la rétention autour des grands pôles métropolitaines. Mais la réalité d’hier n’est pas celle de demain.
« Notre agglomération est le territoire le plus attractif du département en termes d’emploi, avec des besoins constants en emplois qualifiés, dévoile Nathalie Breemeersch. Pour convaincre des conjoints de jeunes médecins, en général assez diplômés eux aussi, c’est capital ». C’est en effet un argument récurrent : les jeunes médecins en couple ont souvent du mal à se projeter dans une installation sans perspective d’emploi intéressante pour leur conjoint.e. Or, l’Agglo Seine-Eure possède justement un tissu économique riche, avec la présence de grands noms de l’industrie pharmaceutique, cosmétique, luxe ou encore logistique.
« Les jeunes ont envie de bosser de cette façon »
Sur le versant médical et paramédical, l’Agglo Seine-Eure n’a pas à rougir non plus, elle qui récréer même de l’offre de soin via des maisons de santé ou autres structures, parfois innovantes, d’exercice coordonné. On trouve ici également une antenne du CHI Elbeuf-Louviers-Val-de-Reuil, et l’hôpital d’Evreux est tout proche. Enfin, le territoire peut compter sur la place d’une vingtaine de maître de stage de médecine générale pour préparer l’avenir.
Parmi eux, se trouve le Dr Christophe Paul, 46 ans, médecin généraliste et maître de stage depuis 8 ans au sein de la Maison de la santé de la Plaine, à Val-de-Reuil, structure qu’il a rejoint lui-même après un stage, il y a quinze ans. « C’est à mon tour d’être entouré de jeunes médecins », glisse-t-il, amusé et heureux de voir la transmission et le renouvellement des générations des généralistes opérer. « Grâce à notre tradition d’accueil, nous avons pu accueillir deux nouveaux praticiens en seulement deux ans. Ils ont particulièrement apprécié l’ambiance pluriprofessionnelle fortement ancrée ici. Les jeunes ont envie de bosser de cette façon ».
Arsène accompagne les nouveaux venus
Désormais maître de stage SASPASS, Christophe Paul est en première ligne pour tenter de convertir le dernier stage en installation, souvient via des périodes de remplacement. « Le stage SASPASS permet de plus facilement les embarquer dans notre projet et les intégrer à l’équipe ». Parmi les cinq généralistes de la maison de santé, deux sont d’ailleurs d’anciens stagiaires du Dr Paul ! Le projet plait. « La maîtrise de stage dans un territoire est un facilitateur pour installer des internes, mais elle doit s’accompagner de la proposition d’un vrai travail d'équipe, entre médecins généralistes, spécialistes, paramédicaux et acteurs divers du territoire, rappelle le Dr Paul. Toutes ces dynamiques sont liées. Je suis plutôt optimiste, une transformation est en cours ».
La Communauté d’agglomération, elle, joue un rôle en apportant des outils pour faciliter la venue et l’installation de jeunes médecins aujourd’hui très recherchés. Son service Arsène, conçu pour aider tout nouvel habitant dans ses démarches d’installation dans l’agglomération (emploi, logement, enfants…) s’avère particulièrement utile pour les jeunes médecins. « Et nous songeons à développer une version dédiée spécifiquement aux professionnels de santé », dévoile Nathalie Breemeersch, la vice-présidente de l’Agglo. En parallèle, les jeunes docs peuvent compter également sur le soutien du Guichet unique d'aide à l'installation mis en place par le Département de l’Eure. De quoi se dégager du temps pour aller, qui sait, explorer la rivière de l’Eure à la rame ou crapahuter en forêt…