Marseille-Cassis à la nage : le pari un peu fou d’un psychiatre marseillais

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L’association Just organise le 9 octobre prochain un relais à la nage entre Marseille et Cassis. Objectif : lever des fonds pour ses actions en faveur de publics vulnérables, souvent atteints de troubles psychiatriques. Thomas Bosetti, psychiatre et président de l’asso, plonge pour nous expliquer le projet. [MAJ : le relais a été reporté au 4 juin]

Marseille-Cassis à la nage : le pari un peu fou d’un psychiatre marseillais

WUD : Marseille-Cassis, beaucoup l’ont fait à pied… Pourquoi vouloir le faire à la nage ?

T. B. : Il se trouve qu’avec un groupe de copains, « Les Bonites de Marseille », nous nageons en mer depuis trois ans. Nous avons lancé une campagne sur Helloasso, pour mieux faire connaître Just, l’association que je préside : les personnes peuvent financer un euro pour qu’on nage un mètre, et il y a 30 000 mètres à parcourir ! L’idée est de communiquer sur qui nous sommes, sur nos valeurs, et aussi de nous permettre de mieux financer nos projets.

WUD : Pouvez-vous nous donner quelques exemples de ces projets ?

T. B. : Nous avons par exemple un projet de centre d’hébergement de personnes dites « grandes marginales » : des gens de la rue qui refusent les structures d’urgence, et qui ont des problèmes de santé mentale et d’addiction. Nous avons obtenu un financement qui va nous permettre d’héberger une vingtaine de personnes, de travailler sur les problématiques de santé, mais si nous voulons que ce lieu devienne vraiment quelque chose qui sorte de l’ordinaire, il nous faut investir en plus. Nous aimerions par exemple travailler sur la réduction des risques avec un projet de brasserie avec les personnes alcooliques : s’inscrire dans une temporalité, fabriquer le produit, cela permettrait de se projeter dans l’avenir…  D’où la campagne sur Helloasso.

WUD : Quels autres projets pensez-vous pouvoir améliorer en nageant ?

T. B. : Nous avons un lieu de répit pour les gens qui ont des problèmes de schizophrénie ou de bipolarité, et qui sont réticentes à l’hospitalisation. L’idée est de les accompagner pour des parcours d’un mois, éventuellement renouvelables, et d’utiliser une philosophie d’accompagnement que l’on appelle « open dialogue » : aider ces personnes à verbaliser leur vécu, à prendre conscience de leur réseau d’aide, et s’appuyer dessus. Nous avons aussi un projet de régisseurs sociaux, qui accompagnent les gens dans les habitats de fortune, ou encore le projet Sindiane, pour la prévention du psycho-traumatisme chez les femmes migrantes. Autant de projets que nous pourrions mieux développer avec des fonds supplémentaires.

WUD : ​L’une des caractéristiques de votre association est de mettre l’accent sur l’évaluation, pouvez-vous nous en parler ?

T. B. : Oui, le lieu de répit va faire l’objet d’une recherche évaluative contrôlée, tout comme le projet Sindiane, en partenariat avec l’AP-HM (Assistance publique - hôpitaux de Marseille, ndlr). Pour le centre d’hébergement, ce sera une recherche plus qualitative.

WUD : Le 9 octobre, quelle sera votre place dans le relais ? [MAJ : le relais a été reporté au 4 juin]

T. B. : Je ne sais pas encore. On aura probablement une personne dans l’eau à la fois, avec des kayaks et des paddles pour la sécurité, ainsi que certains bateaux mythiques de la baie de Marseille qui nous accompagneront. Mais nous serons probablement tous dans l’eau au départ… et à l’arrivée !

Pour voir Thomas se jeter à l’eau dans la vidéo de présentation de la campagne Helloasso, c’est par ici !

 

 

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