« L’Ordre fait condamner les médecins qui refusent de payer leurs cotisations, pourtant il continue de perpétrer une justice qui protège les agresseurs »

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Le SMG a publié un communiqué en réaction au procès du 10 février 2023 opposant le Conseil départemental de l'Ordre des médecins d'Ariège aux 6 médecins refusant de payer leur cotisation. Le syndicat apporte son soutien aux médecins condamnés et conteste les décisions prises à leur encontre

« L’Ordre fait condamner les médecins qui refusent de payer leurs cotisations, pourtant il continue de perpétrer une justice qui protège les agresseurs »

© IStock 

Renvoyé une première fois au mois de juin 2022, une deuxième fois en septembre 2022, une troisième fois enfin le 17 novembre dernier, le procès des six médecins ariégeois, poursuivis pour non-paiement de leurs cotisations 2020 et 2021 à l’Ordre des médecins, s’était finalement tenu vendredi 10 février devant le tribunal d’instance de Foix. Les médecins ont été condamnés à payer les sommes dues, ainsi qu'une pénalité de 300 € par personne. Le SMG et le MIOP (Mouvement d'Insoumission aux Ordres Professionnels) « soutiennent ces médecins ». Pour eux « la justice n'a pas pris en compte les revendications soutenues par ces médecins, ni même les arguments de vices de procédures, soulevés par leur avocat. »

Ils dénoncent dans par la voie d’un communiqué le fait que « l'Ordre des médecins continue de perpétrer une justice d'exception qui protège les agresseurs. Ainsi, récemment, deux pédopsychiatres ont été condamnées devant la chambre disciplinaire du Conseil national de l'Ordre des médecins, pour non-respect de la confraternité et immixtion dans les affaires familiales. »

Leur avis est clair et implacable, fondé sur le rapport plutôt accablant de la Cour des Comptes de 2019

« On peut parler de #MeeToo chez les médecins, comme en témoignent des patients dans un documentaire sur LCP Assemblée nationale ». Ce film retrace entre autres, l'affaire du chirurgien Joël le Scouarnec, condamné par la justice pour des faits de pédocriminalité.

D’autres médecins avaient engagé des procédures contre l’Ordre pour des raisons similaires. Marie Kayser, médecin généraliste retraitée, Guillaume Getz, médecin généraliste à Saint-Herblain, expliquaient leur démarche : « ils sont complices d’actes criminels, beaucoup de scandales ont émaillé l’Ordre. Il n’enregistre pas les plaintes des patients abusés sexuellement ou les classe sans suite et n’interdit pas aux médecins d’exercer, comme cela a été le cas dans l’affaire de Joël le Scouarnec. L’ordre ne remplit pas les missions de service public qu’il devrait remplir. » Leur avis est clair et implacable, fondé sur le rapport plutôt accablant de la Cour des Comptes de 2019.

Déjà Jean-Yves Lemardeley, médecin généraliste à Mortain, qui avait comparu devant le tribunal de proximité d’Avranches le 23 mars 2022 avait exprimé sa révolte : «  Je ne compte pas payer tant qu’il n’y aura pas un contre-rendu honnête et sincère dans lequel ils expliquent leur dérive et mettent en place des choses pour y pallier. Je ne passerai jamais sous les fourches caudines de bourgeois réactionnaires vénaux. »

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