Les syndicats taclent le plan Santé de Macron, dans une belle quasi-unanimité

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Ce matin Emanuel Macron a profité de ses vœux à la profession médicale pour annoncer son plan Santé. Elles sont basées sur 4 grands axes : gagner du temps médical, un hôpital plus humain et moins administratif, décloisonner la ville et l’hôpital pour une meilleure permanence des soins, et réorganiser l’offre territoriale… INPH, SML, Médecins pour demain, ReAGJIR, quelles sont les réactions des organisations syndicales ?  

Les syndicats taclent le plan Santé de Macron, dans une belle quasi-unanimité

© IStock

De belles paroles et les actes sont encore attendus. Voilà plus ou moins l’impression commune chez toutes les organisations contactées. « Rien de nouveau. C’est la troisième fois qu’il fait le même constat. On note de bonnes pistes mais l’intention ne suffit pas. On a eu Ma santé 2022, le Ségur… La santé le préoccupe mais il faut un calendrier, une enveloppe et des actes. » constate Rachel Bocher, présidente de l’INPH (Intersyndicat des praticiens hospitaliers)

Du côté du collectif de Médecins pour demain pas de grande surprise : « Si nous avons fait cette grève c’est parce que nous nous attendions à ces annonces. Beaucoup d’argent est investi dans l’administratif alors que l’on devrait revaloriser les médicaux et paramédicaux. Chaque médecin a des besoins différents, certains auront besoin de meilleurs locaux, d’autres de meilleurs matériels. Il faut laisser les médecins décider, revaloriser la consultation pour qu’ils puissent avoir de nouveau un budget dont ils vont se servir » explique Noëlle Cariclet, porte-parole du collectif.

C’est le discours d’un président qui ne connait que l’hôpital public

Pour le SML, même constat : « C’est le discours d’un président qui visiblement ne connait que l’hôpital public. Bien entendu les « solutions » qu’il propose sont vouées à l’échec. 10 000 postes d’assistants médicaux, mais rien pour financer une augmentation des locaux, nécessaire pour que ces 10 000 postes soient intéressants. Nous rappelons que nous voulons une consultation à 50 euros pour créer 40 000 postes, et agrandir nos locaux pour leur donner un espace de travail. C’est encore une demi-mesure stupide et inefficace. Tant que nous n’augmentons pas la consultation à la moyenne européenne il n’y aura pas de salut. »

Enfin la T2A est loin d’emporter l’adhésion générale « Sur la T2A il y a une ligne rouge. Il n’est pas question que les praticiens acceptent d’être payés autrement qu’à l’acte. Tous les pays qui sont passés en épisode de soin ont abouti à une super sélection des patients, pour choisir le patient le moins grave et le plus rentable. On refusera une médecine à deux vitesses ». Le constat est similaire du côté du collectif Médecins pour demain.

Pas plus d’enthousiasme n’est montré au sujet du développement des  IPA : « il est stupide d’investir dans une nouvelle profession, alors qu’on pourrait faire profiter les étudiants à la fin de la 5e année du libéral mais on les garde sous cloches dans le public » renchérit Sophie Bauer, présidente du SML

Seul, le syndicat ReAGJIR est plus mesuré dans ses réactions

Elise Fraih, présidente de ReAGJIR est moins vent debout contre les mesures prononcées par le président : « Nous sommes satisfaits de l’annonce de valoriser la maitrise de stage dans le forfait. Dans les objectifs de santé publique, ce qui nous satisfait c’est qu’il a la volonté de rester sur une rémunération mixte, à voir ce qu’il met derrière, ne pas avoir des objectifs qui s’empilent les uns sur les autres et qui sont irréalistes. »

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/les-grandes-annonces-demmanuel-macron-pour-le-systeme-de-sante-et-bonne-annee-vous

Malgré tout, elle reste dubitative et vigilante « sur l’annonce d’accès direct au soin, nous sommes pour le travail en interprofessionnalité, l’exercice coordonné, attendons de voir les moyens concrets et financiers. »

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