Le Pays de Galles, why not ?

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Partir au Royaume-Uni et exercer sur place ? Dans le cadre d’un projet professionnel personnel, ce n’est déjà pas toujours simple ; alors que dire quand il s’agit de suivre un(e) conjoint(e) à Cardiff dans l’urgence…

Le Pays de Galles, why not ?

In English, please… La première de ces conditions est de prouver un niveau d’anglais suffisant. Sauf à avoir obtenu l’un de ses diplômes dans un pays anglophone, ou à y avoir exercé, il faut passer l’IELTS (International English Language Test System), géré par le Collège de Cambridge (Angleterre). Cet examen s’organise en quatre parties : expression écrite et orale, compréhension écrite et orale. La note varie de 1 à 9 (9 = bilingue).

Pour pouvoir exercer, il faut une moyenne d’au moins 7,5 avec pas moins de 7 dans chacune des 4 parties. (Pour avoir un ordre d’idée, le niveau minimum requis pour des étrangers souhaitant étudier au Royaume-Uni, dans le cadre d’une formation niveau Master, est à 6,5.) Sur le papier, cela paraît équitable et intègre.

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Malheureusement, le système s’avère être très utile pour réguler l’émigration. Les cours d’anglais coûtent entre 7 à 10 £ l’heure (soit 8,40 à 12 €) et l’inscription à l’examen est de 160 £ (192 €). Lors de cette inscription, il faut renseigner sa nationalité, son pays d’origine, son niveau d’études ainsi que l’exercice que l’on souhaite avoir et l’endroit.

Des doutes existent sur l’intégrité de cet examen en regard des caractéristiques des candidats, reposant sur une étude menée par le Dr Jericho. Cette information n’a pas pour but de décourager les projets, mais simplement de permettre aux candidats de savoir à quoi s’en tenir. La progression des résultats à l’IELTS ne suit pas la même logique que pour les autres examens que l’on a eu l’habitude de préparer…

Papers…

Après cette lourde étape, le reste du dossier d’équivalence consiste en la traduction des diplômes universitaires par des traducteurs agréés par le GMC. Il faudra également se procurer auprès du Conseil national de l’Ordre des médecins une attestation de bonne conduite et d’absence d’accusation en cours. Attention à bien noter le temps de validité de tous les documents nécessaires. Par exemple, l’IELTS est valable 2 ans et l’attestation du CNOM doit être datée de moins de 6 mois.

Il faut également des attestations signées de tous les chefs de service des stages d’internat ainsi que 2 professeurs référents pour rédiger un texte de recommandation.

Une fois le dossier accepté, une rencontre avec l’un des représentants du GMC à Londres ou Manchester a pour but d’évaluer la nécessité ou non d’effectuer des stages de remise à niveau et si oui, dans quelles conditions. Le temps estimé pour tout ce processus est de 3 à 6 mois. Pour ceux qui sont intéressés par différents spots au Royaume-Uni, il faudra également prendre en compte les différentes exigences de l’Angleterre, de l’Écosse, du Pays de Galles et de l’Irlande du Nord, qui ne sont pas toujours annoncées de manière officielle.

Par exemple, le fait de ne pas avoir fait de stage de gynécologie lors de son internat peut être rédhibitoire pour exercer au Pays de Galles. Il est donc fortement conseillé de se renseigner en contactant des médecins membres du GMC ou de l’Université pour leur demander conseil.

Brexit : so what?

Concernant le Brexit : aucune information précise n’est encore disponible. A priori, la France faisant partie de la EEA (European Economic Area), des accords facilités devraient persister. La demande d’un visa ne devrait pas être envisagée et les diplômes devraient continuer d’être reconnus ?de la même manière.

Il faut également savoir, après ce parcours laborieux – pour ceux qui cochent toutes les cases –, que l’exercice de la médecine générale au Royaume-Uni est très différent de celui que nous connaissons. Les consultations ont une durée de 10 minutes avec une répartition variable des tâches avec les infirmières. De même qu’en France, par ailleurs, l’exercice varie en fonction du lieu d’exercice (campagne ou ville) et du secteur d’activité (privé ou public).

Pour ceux qui n’obtiennent pas le sésame ou qui n’ont pas assez de temps devant eux, d’autres options existent sur place !
Mais avant de les évoquer, rendez-vous dans le prochain numéro pour parler de l’organisation du départ…

À noter

Pour un médecin généraliste, toutes les informations utiles sont sur le site du GMC (General Medical Council).
En fonction de la nationalité, du pays d’obtention du diplôme et de l’internat, un guide d’une dizaine de pages donne toutes les conditions à remplir pour obtenir son droit d’exercer.

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