Le « dentiste le mieux payé de France » ou « boucher de Marseille » ne s’est pas présenté à l’ouverture de son procès en appel

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Lourdement condamnés en première instance pour avoir mutilé la dentition de centaines de patients, les ex-dentistes Lionel et Carnot Guedj, fils et père, sont rejugés jusqu'à fin juin à Marseille, mais leur procès d'appel s'est ouvert en l'absence du principal prévenu ce jeudi 25 mai après-midi.

Le « dentiste le mieux payé de France » ou « boucher de Marseille » ne s’est pas présenté à l’ouverture de son procès en appel

© ISock

Lionel Guedj, 43 ans, est incarcéré depuis septembre et sa condamnation à huit ans de prison pour violences volontaires. A l'ouverture de son procès ce 25 mai à Marseille il n'a cependant pas pris place dans le box des prévenus et son avocat va solliciter une expertise médicale, a expliqué le président.

Son père, 71 ans, libéré en mars dans l'attente de ce second procès mais sous strict contrôle judiciaire, a, lui, décliné son identité à la barre, visage tendu, tee-shirt gris.

En première instance, dans cette même salle des procès hors norme du tribunal judiciaire de Marseille, la justice l'avait condamné à cinq ans de prison. Comme pour son fils, cette peine avait été assortie d'une interdiction définitive d'exercer la profession de dentiste.

Dans la salle, des dizaines de robes noires occupaient les premiers rangs jeudi, au nom des 319 parties civiles. Derrière eux, des dizaines de victimes, la plupart avec des cordons rouges signifiant qu'ils ne souhaitent pas parler à la presse, ont pris place dans le public.

Dentiste le mieux payé de France, il roulait en Ferrari, s'octroyait entre 65 000 et 80 000 euros de revenus mensuels

"Il a fait appel, donc il faut tout recommencer. Nous on attend d'être soigné, d'être indemnisé", a expliqué à l'AFP Lamia Hammami, juste avant l'ouverture des débats. Venue au cabinet Guedj pour un bout de dent arraché, cette femme élégante s'était retrouvée avec 13 dents arrachées et huit implants : "un massacre" pour elle.

En septembre, les ex-dentistes n'avaient pas écopé d'une amende, le tribunal préférant justement prioriser l'indemnisation des victimes, qui pour certaines ont vu leur vie totalement gâchée. Ce processus est en cours, parallèlement à ce procès pénal.

Le cabinet Guedj s'était implanté en 2005 dans les quartiers déshérités du nord de Marseille, avec une population dispensée d'avancer la part des soins remboursée par l'assurance maladie. A cette patientèle modeste, Lionel Guedj promettait "un sourire de star" et certaines victimes ont eu quasiment toutes les dents dévitalisées.

Devenu en 2010 le dentiste le mieux rémunéré de France, il roulait en Ferrari, s'octroyait entre 65 000 et 80 000 euros de revenus mensuels et avait accumulé un patrimoine de 13 millions d'euros.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/temoignages-des-victimes-du-dentiste-le-mieux-paye-de-france-18-ans-il-ma-conseille-de

Selon un calcul du parquet lors du premier procès, ce jeune dentiste avenant avait dévitalisé 3 900 dents saines entre 2006 et 2012, sans aucune justification thérapeutique, sur 327 patients, dans le seul but de leur poser des bridges très rémunérateurs.

Avec AFP

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