Mise à jour du 27 septembre 2022 : 8 nouveaux cas d'empoisonnement
Le médecin anesthésiste Frédéric Péchier, déjà mis en examen à Besançon pour 24 empoisonnements qu'il a toujours niés, est soupçonné de huit nouveaux cas d'empoisonnement potentiels de patients à Besançon, dont quatre mortels, a annoncé cet après-midi le procureur de la République Etienne Manteaux.
Etienne Manteaux a versé en septembre ces huit nouveaux cas au dossier d'instruction ouvert en 2017. "La juge d'instruction est donc désormais saisie d'un total de 32 cas d'empoisonnement potentiels, dont 13 mortels", survenus en cours d'opérations dans deux cliniques privées de Besançon entre 2008 et 2016, relève-t-il.
La décision de rejet a été rendue mardi 29 mars au matin à huis clos.
Le 9 février, les avocats de Frédéric Péchier avaient plaidé l'annulation des mises en examen pour trois cas suspects survenus à la Polyclinique de Franche-Comté au premier semestre 2009.
Frédéric Péchier, 49 ans, reste donc mis en examen pour 24 empoisonnements supposés de patients, trois étant survenus dans cette polyclinique, et 21 autres à la clinique Saint-Vincent de Besançon. Neuf patients en sont morts.
Selon Me Randall Schwerdorffer, avocat de l'anesthésiste, une contre-expertise permettait de soutenir qu'il n'y avait, "scientifiquement parlant", "pas d'éléments de preuve allant dans le sens d'empoisonnements pour ces trois cas".
Sollicité mardi, il n'a pas souhaité s'exprimer sur ce dossier.
Frédéric Douchez, avocat de la clinique Saint-Vincent, s'est dit "très satisfait" de la décision de la chambre de l'instruction : "Invoquer la nullité sur ces trois dossiers avait beaucoup étonné les parties civiles", a-t-il souligné auprès de l'AFP.
"Mais est-ce que, a contrario, ça ne veut pas dire que Frédéric Péchier reconnaissait plus ou moins des empoisonnements commis dans l'autre établissement ? Puisqu'il ne demandait pas la nullité de tous les actes, c'est qu'il ne les conteste pas, ou pas de la même manière", a-t-il complété.
Frédéric Péchier est soupçonné d'avoir pollué les poches de perfusion de ces patients, âgés de 4 à 80 ans, pour provoquer des arrêts cardiaques puis démontrer ses talents de réanimateur, mais aussi discréditer des collègues avec lesquels il était en conflit.
Il avait été hospitalisé plusieurs semaines à partir d'octobre 2021 après une tentative de suicide.
Avec AFP