L’abandonnisme des jeunes médecins, même après 10 ans d’étude, inquiète l’Ordre au plus haut point

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Le taux d'abandon des étudiants en médecine inquiète l'Ordre des médecins, qui a fait état aujourd'hui de "très forts indices" d'une "désaffection" liée aux "conditions d'exercice" d'un métier devenu "pas attractif pour les jeunes".

L’abandonnisme des jeunes médecins, même après 10 ans d’étude, inquiète l’Ordre au plus haut point

© IStock 

Les carabins rendraient-ils les armes ? C'est en tout cas ce qu'a suggéré le vice-président de l'Ordre de médecins, Jean-Marcel Mourgues, évoquant lors d'une conférence de presse "des remontées, qu'il convient de vérifier, sur un « abandonnisme » dans les études médicales".

Un phénomène qui "ne concerne pas que les médecins", a-t-il concédé, faisant néanmoins le lien avec les récentes réformes des premiers et deuxièmes cycles du cursus des futurs médecins.

Le président de l'Ordre, François Arnault, a cependant pointé un " « abandonnisme » à la fin des études", déplorant que même "après dix ans d'études, certains n'exercent pas ce métier".

Autant "d'indices très forts" selon lui "que la désaffection des jeunes se fait sur les conditions d'exercice actuelles", qui ont un effet dissuasif à l'hôpital comme en cabinet libéral.

"Cet exercice n'est pas attractif pour les jeunes médecins", a insisté le François Arnault, regrettant que gouvernement et parlementaires "écoutent mais ne passent pas aux actes" sur ce sujet.

Plus de généralistes et moins de spécialistes, plus de salariés et moins de libéraux, une part croissante de praticiens diplômés à l'étranger

Au contraire, "ils continuent de charger la barque des médecins", au risque que "ceux qui débutent renoncent à s'installer" et que "ceux qui sont en fin de carrière partent plus tôt".

Or, les retraités et les remplaçants sont chaque année plus nombreux parmi les 234 000 médecins en activité, comme en atteste l'édition 2023 de l'atlas démographique de l'Ordre.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/jai-prefere-arreter-dexercer-la-medecine-daujourdhui-ne-me-convenait-pas-aujourdhui-jaide

Publié aujourd’hui, ce document confirme les tendances de fond de la profession : plus de généralistes et moins de spécialistes, plus de salariés et moins de libéraux, une part croissante de praticiens diplômés à l'étranger (12,5% en moyenne, plus chez les spécialistes et les chirurgiens).

Surtout, "les inégalités territoriales persistent et se creusent", a souligné Jean-Marcel Mourgues, en particulier chez les généralistes, les médecins privilégiant notamment le littoral atlantique et les reliefs savoyards.

Avec AFP

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