La médecine thermale c'est des vacances payées par la Sécu !

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Tout le monde aimerait partir en vacances aux frais de la princesse. Mais contrairement à l’idée reçue, ce n’est pas le cas des cures thermales.

La médecine thermale c'est des vacances payées par la Sécu !

Les curistes ne partent pas en vacances : ce sont des patients qui investissent du temps et de l’argent pour leur santé. C’est le médecin généraliste ou spécialiste qui choisit l’établissement pour ses orientations thérapeutiques… et non la destination rêvée de son patient !

Un rapport d’information sur l’évaluation du soutien public au thermalisme, déposé en juin 2016 à l’Assemblée nationale, note que « le médecin conseil national de la CNAM a indiqué aux rapporteurs que le thermalisme ne lui paraissait pas particulièrement exposé à la fraude à l ’Assurance Maladie ou aux mauvaises pratiques ».

Des contraintes pour le patient

"Côté portefeuille, la cure représente un investissement important pour le patient : reste à charge des soins thermaux (35 %) et du suivi médical (30 %), hébergement sur les 3 semaines, transport… avec une prise en charge partielle dans certains cas (ALD exonérante, maladie professionnelle, accident du travail, ou en deçà d’un certain plafond de ressources financières). En moyenne, un curiste débourse 1 100 € de sa poche*. La cure thermale n’induit pas un arrêt de travail et implique donc de poser 18 jours de congé. Cela nécessite de réels sacrifices de la part des patients !

Un coût marginal pour l’Assurance maladie

La cure est conventionnée avec un coût fixe incluant uniquement les soins thermaux, il varie entre 237 € pour les affections des muqueuses bucco-linguales et 570 € pour la neurologie, incluant les soins de kinésithérapie. Si la Sécu rembourse 65 % du forfait thermal, le coût du thermalisme pour le régime général de l’Assurance maladie était de 273,8 millions € en 2015, soit seulement 0,15 % des dépenses annuelles de la Sécu.


Dr Patrick Polfliet (66 ans)

Médecin thermal, généraliste, à Molitg-les-Bains (Pyrénées-Orientales)

« La reprise de l’activité thermale après les années 1945 est marquée par son ouverture à l’ensemble de la population. On a un mélange très important des couches sociales. Avant de partir, les curistes doivent envoyer une demande remplie par leur médecin traitant à la CPAM, c’est très codifié. On est loin de cette vision des vacances payées par la Sécu en investissant dans la médecine thermale, on fait même des économies ! Les curistes prennent moins de médicaments, font moins d’arrêts de travail et d’hospitalisations. »

 

Dr Martine Canteloube Merlen (61 ans)

Médecin thermal, généraliste, au Boulou (Pyrénées-Orientales)

« Ce n’est vraiment pas des vacances ! C’est très contraignant pour les curistes de venir tous les jours aux thermes pendant trois semaines pour faire les soins. Il faut tenir le rythme. Ce n’est pas anodin, on peut avoir des effets secondaires, un soin qui n’est pas toléré par le patient, etc. Il ne faut pas oublier qu’on a affaire à une population parfois très affaiblie, des personnes avec de multiples pathologies. Celles-là se reposent après les soins, quand les autres peuvent poursuivre avec des ateliers diététiques ou du sport. »

*Enquête TNS Healthcare de 2006 auprès de 112 000 curistes dans 78 établissements thermaux, pour le Conseil national des Exploitants thermaux (C.N.E.Th).
- En partenariat avec la Chaîne Thermale du Soleil

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