« La grève des internes du 28 avril a fait tellement de bruit que le ministre a approuvé nos revendications. C’est la première fois que cela arrive ! »

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Couverture médiatique, adhésion du ministre de la santé, du président de la FHF, la grève des internes du 28 avril une réussite ? Petit bilan.

 

« La grève des internes du 28 avril a fait tellement de bruit que le ministre a approuvé nos revendications. C’est la première fois que cela arrive ! »

© Capture video France inter, france info 

Le 28 avril ils étaient entre « 20 et 30 % » à se mobiliser dans toute la France soit « un interne sur trois ». Malgré un chiffre « inférieur à ce qui était attendu », l’ISNI est « quand même très contente. Le nombre de grévistes augmente par rapport aux années précédentes, où il était de 10-15 % ».

 « Là où je trouve que c’est une réussite, c’est au niveau de la couverture médiatique, tous les médias en ont parlé : France 3, France 2, BFM, absolument toute la presse spécialisée. Le serment d’Hippocrate que nous avons tourné a fait plusieurs millions de vues. C’est assez dingue pour une fois nous avons réussi à sensibiliser tout le monde sur les conditions des internes. Je ne dis pas que c’est gagné. Il va falloir que nous répétions ce mouvement, ce type d’organisation mais en tout cas nous avons vraiment réussi à montrer que nos revendications n’étaient pas égoïstes. Nous l’avons fait pour les autres, pour l’avenir des futurs médecins. » explique Olivia Fraigneau, présidente de l’ISNI.

Un mouvement qui a attiré l’attention d’Arnaud Robinet. Le président de la FHF, estime auprès de France info que « leur mouvement est tout à fait légitime. Leur salaire n’est pas normal. Ils ont un rôle essentiel dans le fonctionnement de nos hôpitaux. On voit dans quelles conditions ils travaillent aujourd’hui et parfois, il y a des maltraitances, c’est une question de management et il faut y travailler ».

Il en est de même pour François Braun. « Nous avons fait tellement de bruit que le ministre a décidé de prendre la parole pour dire que nos revendications étaient justes et qu’il se tenait à notre disposition pour en parler. C’est la première fois que cela arrive ! » reprend Olivia Fraigneau. Lors d'un déplacement à l'hôpital d'Epernay (Marne) il exprimait son soutien aux internes : "Ils ont des revendications salariales, c'est une chose, mais je crois qu'ils ont (aussi) une revendication juste, qui est d'être bien traités dans les établissements, de ne pas faire des heures complètement démentielles". Un soutien donc, mais qui s’adresse aux établissements et non au ministère…

« S’il n’y a aucune entrevue, aucune marge de manœuvre qui se dégage dans les prochaines semaines. Là effectivement nous reporterons le mouvement. »

Pour l’heure, la grève des internes n’a pas eu de répercussions néfastes sur les services. « Comme nous avions prévu la grève longtemps à l’avance, les services ont pu s’organiser. Donc nous voyons bien que la grève des internes nécessite un mois d’organisation dans les services hospitaliers pour pallier le manque des internes. Cela illustre le fait qu’ils sont indispensables à la bonne gestion des services. En même temps, je suis assez satisfaite que cela n’ait pas mis en péril la santé des patients » se réjouit Olivia Fraigneau.

Pour l’instant pas de nouvelle grève à l’horizon si le gouvernement accepte les audiences demandées par l’ISNI. « S’il n’y a aucune entrevue, aucune marge de manœuvre qui se dégage dans les prochaines semaines. Là effectivement nous reporterons le mouvement. »

La question qui se pose est comment augmenter le nombre de grévistes ? Ils subissent tous la pression du service hospitalier mais « le principal frein est le rapport à la hiérarchie, trop de chantage est possible sur les internes. Tant que cela existera, ce sera compliqué d’augmenter le nombre de grévistes » conclut cette dernière.

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