« Je suis Présidente d’une CPTS dans l’Indre, il y a une bonne dynamique, on peut innover, lancer des projets médicaux pour mieux soigner. »

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Rencontre avec une médecin généraliste pragmatique. Le Dr Sylvaine Le Liboux est centrée sur les patients et leurs besoins. Cette présidente de Communauté Professionnelle Territoriale de Santé n’hésite pas à innover et lancer des projets pour améliorer l’accès aux soins chaque jour. Exemple avec le Service d’Accès aux Soins (SAS) et le lancement, en janvier, d’un nouveau service pour la prise en charge des soins dentaires non programmés. Elle raconte…

« Je suis Présidente d’une CPTS dans l’Indre, il y a une bonne dynamique, on peut innover, lancer des projets médicaux pour mieux soigner. »

« Je suis médecin généraliste à Valençay, dans le Département de l’Indre, depuis 28 ans. Je ne suis pas arrivée là par hasard, j’ai des attaches familiales dans le Berry. Après mes études à Paris, j’ai choisi de m’y installer. Je suis présidente de la CPTS du Boischaut Nord. C’est une CPTS rurale qui couvre tout le Nord-Ouest du département. Elle est composée d’une centaine de soignants dont 15 médecins et 8 dentistes, pour une population d’un peu plus de 30 000 habitants. Donc oui, c’est très actif !

Le 1er décembre 2021, ça fait donc un an aujourd’hui, nous avons mis en place le Service d’Accès aux Soins (SAS) dans l’Indre, qui fonctionne très bien. Voilà le paysage dans lequel j’exerce. Et comme vous le voyez, on manque vraiment de médecins et encore plus de dentistes. Or le SAS traite un grand nombre d’appels qui concerne des urgences dentaires.

Nous avions une forte problématique de prise en charge des urgences dentaires alors généralistes et dentistes de la CPTS se sont réunis au mois de juin pour essayer de trouver une solution. Le président du Conseil Départemental de l’Ordre des dentistes de l’Indre nous a donné une formation à nous, médecins généralistes, pour savoir trier entre les urgences dentaires les plus critiques, et les autres consultations dentaires.

Bien entendu comme médecins généralistes on peut gérer des urgences dentaires mais nous ne sommes pas dentistes. Nous, au mieux, on donne un antibiotique, des bains de bouche, mais pas beaucoup plus. On avait donc besoin de savoir identifier ce qui était vraiment urgent, et ce qui pouvait attendre. Nous avons suivi cette formation avec un arbre décisionnel (Si les gens ne peuvent pas avaler leur salive… S’ils ne peuvent pas fermer la bouche…), et lancé un système de soins non programmés dentaires. Les dentistes nous libèrent deux créneaux par semaine, chacun leur tour, pour la population de notre CPTS. Et maintenant, quand on détecte une réelle urgence, on sait qu’on peut joindre le dentiste de service et obtenir un rendez-vous pour nos patients. Cette mise en place est toute récente, elle va démarrer le 2 janvier 2023.

Être regroupés en CPTS nous permet d’innover et de lancer des projets

Certes, ça ne résout pas le problème du suivi dentaire et les patients qui peinent à trouver un dentiste pour leur suivi. Mais ça règle le problème des urgences.

Les dentistes ont un système de garde pour les week-ends mais pas pour la semaine. Donc cette expérimentation sera opérationnelle du lundi au vendredi, avec le médecin généraliste qui gère la régulation.

Avant le lancement, on a fait un test en juillet août, car les dentistes craignaient d’être trop sollicités. Le respect du cahier des charges -on leur envoie seulement les patients qui nécessitent une consultation urgente - les a rassurés, et on a pu pérenniser l’initiative.

Vous savez, faire face à la gestion des urgences dentaires pour un généraliste, ce n’est pas seulement un problème de ruralité. En ville, à Tours par exemple, 20% des appels au SAMU concernent des Urgences dentaires. Donc notre problème est un problème général.

Mais nous, dans l’Indre, on a pu réagir et s’organiser. Être regroupés en CPTS nous permet d’innover et de lancer des projets. Et à l’échelle d’une petite CPTS il est plus facile de discuter et de mener à bien des initiatives. Avec 20 ou 30 professionnels, on avance mieux. Et maintenant, notre but c’est d’étendre notre organisation qui fonctionne aux 4 autres CPTS du département. Ainsi, toute l’Indre sera pourvue en créneaux d’urgence dentaire.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/en-minstallant-dans-lindre-javais-une-apprehension-je-ne-savais-pas-quon-serait-tant-aides

Nous sommes un département où les médecins se connaissent bien. On se fréquente tous. On essaie de monter des projets pour nous aider à travailler mieux. Nous sommes un département déficitaire en praticiens, mais les médecins se battent ! Nous sommes nombreux à être maîtres de stage, à recevoir des internes, il y a une bonne dynamique dans l’Indre.

Dans le département, nous avons une aide pour embaucher des assistants médicaux. Au niveau national, seuls 5% des médecins y font appel contre 25% des généralistes dans l’Indre. Et ils ont fait ça pour recevoir plus de patients et améliorer leur exercice. On est à la pointe ! »

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