« Je ne suis pas une fille à papa, et j’ai réussi à m’installer en libéral en ophtalmo à 29 ans »

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Pétillante, énergique et passionnée, Marion ausculte, opère, injecte. Trentenaire, elle est à la tête d’un centre d’ophtalmo d’une vingtaine de salariés, mais ne renonce pas pour autant, à sa semaine de 4 jours et ses 10 semaines de vacances. Non le libéral ne doit pas forcément vous bouffer la vie.

« Je ne suis pas une fille à papa, et j’ai réussi à m’installer en libéral en ophtalmo à 29 ans »

What’s up Doc : Vous êtes une des ophtalmos les plus anciennes chez Point Vision, pourquoi ce choix ?

Marion Gilles : Je me suis installée Point Vision, je sortais du Clinicat. J’avais 29 ans. J’avais déjà remplacé en tant qu’interne dans le centre Point Vision à Bordeaux. La formule m’avait plu. On arrive, on met les pieds sous la table. On allume l’ordinateur et en route ! Tout est mis à disposition. Alors pendant mon clinicat en Rhône-Alpes, j’avais commencé à regarder et à les contacter pour savoir où est ce qu’il serait possible de créer un centre. Un an plus tard, ils m’ont rappelée : deux médecins de plus de 50 ans dans un cabinet libéral à Annecy souhaitaient devenir Point Vision. On s’est rencontrés, ça s’est tout de suite très bien passé, on a fait un projet d’association. On a choisi de beaux locaux, en plein centre d’Annecy, puis on a choisi nos orthoptistes et secrétaires et bien sûr Point Vision s’est occupé du bail des locaux, de tous les travaux, de l’aide aux recrutements des personnels, l’informatisation, les serveurs, les relations avec les CPAM, avec l’ordre, le juridique, c’est eux qui mettent tout en place. Et on a ouvert en Mai 2017.

 

Comment cette décision a été prise par vos amis co-internes ?

M.G. : J’avais récolté pas mal d’avis désagréables : tu pactises avec le diable, mais pourquoi tu as fait ça ? Je leur ai dit, écoutez, vous êtes bien gentils, mais moi j’ai des parents ouvriers, je n’ai pas 300 000€ pour m’associer. J’avais déjà fait des investissements immobiliers, je n’avais pas du tout les ressources nécessaires pour m’endetter sur 25 ans pour aller m’associer à un cabinet existant.

 

Point Vision, pour vous, c’est vraiment une opportunité pour les ophtalmos qui ne sont pas fils à papa ?

M.G. : Exactement ! il y a toujours eu beaucoup de fils de en ophtalmo, il faut quand même le dire. Honnêtement, moi, en mise de départ, j’avais 30 000€ en parts. Ça équivaut à ce qu’on a mis de côté pendant l’internat et le clinicat quand on n’est pas fils à papa. Ça marche toujours de la même façon, Point vision possède 49% des parts du cabinet, et les associés se partagent 51%. Donc moi j’avais 33% des 51%, ce qui m’allait parfaitement. En plus je me suis associé avec deux ophtalmos qui avaient très bonne réputation dans Annecy, ça a aidé aussi.

 

Mais une banque prête les 600 000€ à un jeune ophtalmo qui veut lancer son cabinet.

M.G. : C’est fini ça ! C’était encore vrai il y a 5 ans. Mais les banques ne prêtent qu’aux riches. Et un interne en ophtalmo n’est pas riche. Il va le devenir peut-être, mais les banques ce qu’elles veulent ce sont les trois derniers bilans comptables. Donc les banques de misent pas tant sur les libéraux, c’est une idée reçue. Là il y avait le plan financier, le plan matériel, le plan juridique, les avocats sont là pour ça, on est aidé à chaque pas, pour la création de l’association, les installations sur l’Ordre, les cartes CPS, la relation avec la sécu, c’est très confortable. On s’est installés : 3 ophtalmos, 4 orthoptistes et 2 secrétaires, et après on s’est mis à grossir, grossir, grossir… Maintenant, il y a 4 nouveaux médecins salariés, 1 autre chef de centre, l’équipe fait une vingtaine de personnes.

 

Grâce au flux de patients, on réalise moins de consultations simples, plus de chirurgie, donc on gagne plus

 

Donc Point Vision vous a permis de vous installer, dans les bons locaux, avec le bon personnel, le bon matériel, sans vous angoisser ?

M.G. : Exactement, c’est ma redevance qui paye les charges. Elle évolue suivant les actes entre la consultation, le laser, le bloc opératoire, les injections intravitréennes, et ça prend en charge le bail de l’immeuble, le matériel, la charge salariale. Et grâce aux flux de patients Point Vision, on réalise plus d’actes mieux côtés et moins de consultations simples, plus de chirurgie, donc finalement on gagne plus.

 

Et la pratique médicale, ce n’est pas de la lunette toute la journée comme disaient vos co-internes ?

M.G. : Ce n’est pas du tout ça ! Alors des lunettes on en a forcément un peu, comme tous les ophtalmos. Mais de toutes les façons c’est en faisant des lunettes qu’on dépiste les glaucomes. La maintenant on a ouvert un cabinet secondaire, dans une petite ville, à Bonneville, et on a l’impression d’être encore plus aidant : 50% de ma journée, c’est de la grosse pathologie. On a l’impression d’être au centre hospitalier, on voit vraiment du très lourd, mais qu’on peut prendre en charge, parce qu’on a des moyens : on a des lasers, on a des blocs, on fait ce qu’on veut. C’est très intéressant. Et chez Point Vision, c’est un peu la grande famille. Et plus ça grandit, plus il y a des chefs de centre, plus on est nombreux à échanger nos expériences. Et quand on a 30 ans et qu’on commence le libéral en ophtalmo, quel bonheur ! Avoir toujours quelqu’un au téléphone, un ophtalmo aguerri depuis 40 ans qui peut nous aider, tant cliniquement que dans la vie courante du libéral. Les interactions trans générationnelles sont passionnantes, maintenant, nous sommes plus de 80, c’est vraiment une grande force.

 

50% de ma journée, c'est de la grosse pathologie, on a l'impression d'être au CHU, et on peut prendre en charge, parce qu'on a des moyens, des blocs...

 

Parlez-moi maintenant du rythme de travail.

M.G. : D’emblée, j’ai commencé à 3 jours et demi par semaine. En libéral pur, ils sont sur du 5 ou 6 jours par semaine pour couvrir les investissements. Et moi ce n’était pas du tout l’idée. Parce que j’ai un petit garçon. J’étais enceinte interne, quand je me suis installée, mon fils avait deux ans et demi. Et c’est très plaisant de ne travailler que 3 jours et demi par semaine, et de prendre 10 semaines de vacances chaque année. Et ça en gagnant extrêmement bien sa vie. On ne peut pas nier que nous avons une vie très confortable.

 

Et avec Point Vision vous continuez de vous former ?

M.G. : Oui on va en congrès, on se sur-spécialise, et Point Vision nous propose des formations en plus. Par exemple, j’avais envie de faire de la médecine esthétique en plus de l’ophtalmo, et c’est eux qui ont fait les démarches pour me proposer une formation de super qualité avec des chirurgiens esthétiques reconnus, des formations sur une semaine validantes, tout pris en charge par Point Vision. C’est quand même top.

 

Vous êtes libres de faire tout ce que vous voulez dans votre cabinet ?

M.G. : Complètement. Moi j’avais une grosse activité de rétine médicale, et je voulais une salle d’IVT. Il n’y en avait pas, à l’époque dans les centres. On a fait les recherches pour être parfaitement aux normes et on a fait une salle blanche, pour pouvoir faire des gestes totalement stériles. Maintenant il y en a dans tous les centres Point Vision. On n’a plus besoin d’aller en clinique, on peut faire des petites chirurgies en centre, et après la chirurgie classique on la fait en clinique. Mais même en clinique on n’est pas assujetti Point Vision, j’avais un contrat chez Vivalto, et ce contrat est à mon nom. On reste des libéraux purs. On a aucune limitation d’activité.

Avec Point Vision, on reste des libéraux purs, on a aucune limitation d'activité

Et dernière chose pas des moindres, vous êtes libéral en cabinet et vous déménagez ?

M.G. : Oui c’est purement géographique, mon mari en a marre du froid en Haute-Savoie, on voulait aller dans le Sud. Donc je pars m’installer à Arles. La mobilité est tout à fait possible. J’ai beaucoup de chance. Et je sais qu’en novembre quand j’arriverai, les travaux seront faits, je mettrai les pieds sous la table, j’allumerai l’ordinateur, le planning sera rempli parce qu’ils auront ouvert les outils informatiques, doctolib et autre, et en route !

Une vision du bonheur en Ophtalmologie décrite par et pour Point Vision

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