Internes et jeunes médecins sont attendus impatiemment en gériatrie et en Ehpad

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Dominique Libault, président du Haut conseil du financement de la protection sociale et ancien directeur de la sécurité sociale de 2003 à 2012, a remis à Agnès Buzyn, le 28 mars, son très attendu rapport sur la dépendance qui formule 175 propositions pour "changer de modèle".  Certaines visent à rendre plus attractive la filière gérontologique. Une loi est attendue pour l’automne.

Internes et jeunes médecins sont attendus impatiemment en gériatrie et en Ehpad

Renforcer l’attractivité de la filière gériatrique et renforcer la place de la personne âgée dans les études de médecine est l’une des propositions du très fouillé rapport Libault. Il est proposé la mise en place d’une formation diplômante interuniversitaire nationale délivrant une compétence en gériatrie dédiée aux médecins exerçant en médecine et/ou SSR polyvalent, afin de promouvoir la réorientation de médecins d’autres spécialités en cours de carrière. Un stage dans un service de gériatrie durant le 2nd cycle des études serait instauré ainsi qu’une immersion obligatoire en Ehpad pour les étudiants du DES de médecine générale et du DES de gériatrie. Est proposé le renforcement de la formation aux soins palliatifs et à la prévention ainsi que la création d’une formation diplômante nationale aux métiers de médecins coordonnateur en Ehpad et aux dispositifs d’appui à la coordination dédiés aux personnes âges en perte d’autonomie. Enfin est suggérée l’incitation pour les médecins exerçant en médecine polyvalente à effectuer une demande de qualification ordinale via les commissions (premières instances et appels) de spécialités du Conseil de l’ordre dans la spécialité la plus proche de leurs modalité d’exercice (médecine interne, gériatrie, médecine physique et réadaptation, etc.).

Zéro passage aux urgences

L’hôpital du futur idéal pour la personne âgée ? « C’est l’hôpital où elle ne va pas », a estimé l’atelier n°10 consacré au sujet qui prône évidemment la prévention des hospitalisations et le « zéro passage aux urgences » en organisant l’admission directe des personnes âgées dans les services hospitaliers.  La tendance va donc au développement des équipes mobiles de gériatrie et de gérontopsychiatrie, à la généralisation des permanences téléphoniques ou numériques gériatriques (messageries sécurisées, télémédecine ou télé-expertise) mais aussi à une meilleure formation des personnels du Samu au repérage des urgences psycho-sociales et à l’orientation. Côté Ehpad, le recours optimal au Samu et aux urgences est également encouragé, sur le modèle  du projet Assure Amélioration des soins d’urgence en Ehpad, lancé dans les Hauts-de-France. Ce projet consiste en la sensibilisation des équipes soignantes par le trinôme directeur-médecin coordonnateur-Idec à la bonne gestion des situations perçues comme urgentes. « Les établissements de santé doivent se gériatriser pour éviter aux personnes âgées des ruptures de parcours et des hospitalisations », a estimé Dominique Libault lors de la remise de son rapport qui propose en outre la mise en place de bonus/malus financiers associés au taux de réhospitalisation à 30 jours.

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