Importer en France de la viande d'animaux boostés aux antibiotiques : c'est toujours Non !

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La France a renouvelé ce 2 mars son interdiction d'importer des viandes issues d'animaux traités avec des antibiotiques activateurs de croissance, dont l'utilisation est prohibée dans l'Union européenne. Les éleveurs dénoncent un arrêté non appliqué.

Importer en France de la viande d'animaux boostés aux antibiotiques : c'est toujours Non !

© IStock

A l'extérieur de l'Union européenne (UE) des élevages ajoutent des antibiotiques dans les aliments des animaux pour accélérer leur croissance et non à des fins de soin. Cette pratique est interdite au sein de l'UE depuis 2006. Elle est notamment mise en cause pour son concours à l'émergence de microbes résistants aux antibiotiques, utilisés pour soigner des infections humaines ou animales.

En février 2022, un premier arrêté interdisant l'importation et la commercialisation de "viandes et produits à base de viande issus d'animaux provenant de pays tiers à l'Union européenne ayant reçu des médicaments antimicrobiens pour favoriser la croissance ou augmenter le rendement" avait été pris, pour une durée d'un an. Un nouvel arrêté paru le 2 mars au Journal officiel reconduit cette interdiction.

La précèdent arrêté "n'a jamais été appliqué" déplorent les éleveurs

Cependant, les éleveurs bovins français estiment que cette interdiction d'importation n'a "jamais été appliquée", les exposant à une concurrence déloyale. Les exploitants du secteur alimentaire doivent ainsi mettre en œuvre "les diligences raisonnables" afin de s'assurer que les viandes extra-européennes qu'ils mettent sur le marché ne sont pas issues d'animaux ayant reçu de tels traitements.

Le "texte publié il y a un an n'a jamais été appliqué. Il n'a donné lieu à aucune instruction ni aucun suivi par la DGAL" (Direction générale de l'alimentation, un service du ministère de l'Agriculture)", a dénoncé jeudi dans un tweet la Fédération nationale bovine (FNB), section du syndicat majoritaire FNSEA. Sollicité par l'AFP, le ministère de l'Agriculture n'a pas donné suite.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/la-consommation-dantibiotiques-diminue-dans-les-elevages-nen-deplaise-certains

"On ne lutte pas à armes égales"

Les syndicats agricoles et professionnels français de la viande jugent qu'ils ne luttent pas à armes égales avec les producteurs extra-européens, qui ne sont pas soumis aux mêmes contraintes sanitaires et environnementales. Ils plaident pour que les accords de libre-échange négociés entre Etats comportent des clauses qui rendent impossible l'importation de denrées produites avec des standards moins exigeants. "Quand on impose à nos producteurs des contraintes, on doit les imposer à l'alimentation qu'on importe, ce qu'on ne fait pas assez au niveau européen", a dit samedi le président Emmanuel Macron lors de sa visite au Salon de l'agriculture. "Il est urgent de passer de la communication aux actes", a ajouté la FNB.

Avec APF 

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