Homéopathie : les étudiants en pharmacie plutôt favorables à son enseignement !

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L’enseignement de l’homéopathie a-t-elle sa place au sein des facultés de pharmacie ? L'Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf) a posé la question aux étudiants en pharmacie qui désirent en majorité garder un enseignement obligatoire et/ou facultatif de l’homéopathie.

Homéopathie : les étudiants en pharmacie plutôt favorables à son enseignement !

L’enseignement de l’homéopathie a-t-elle sa place au sein des facultés de pharmacie ? L'Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf) a posé en juillet cette question à 3361 étudiants en pharmacie de France.
 
Verdict du sondage sur l’enseignement de l’homéopathie dans les études de pharmacie ? La majorité (72,7 %) des étudiants veulent garder un enseignement obligatoire et/ou facultatif de l’homéopathie au sein des facultés de pharmacie. Plus du quart des étudiants (27,3 %) affirment néanmoins que l’enseignement de l’homéopathie ne devrait pas avoir sa place.
 
Contacté par What’s up Doc, le vice-président de l’Anepf, Kevin Bouchenak, confirme que la plupart des étudiants en pharmacie « sont plutôt pour un enseignement de l’homéopathie. Mais il faut bien différencier le fait que les étudiants veulent un enseignement de l’homéopathie dans les facs et, ensuite, la place que celui-ci va prendre, c’est-à-dire soit en obligatoire, soit en optionnel au niveau des DU et des DIU".

Repenser l’enseignement

Et de préciser que, dans la deuxième partie du sondage, « les étudiants en pharmacie sont plutôt favorables à une réévaluation de cet enseignement. » Kevin Bouchenak en déduit donc qu’il faudrait « redispatcher l’enseignement dans une prise en charge optimale du patient, en incluant un avis scientifique critique sur la place de l’homéopathie dans la prise en charge ».
 
L'Anepf considère en effet que « l’approche pédagogique (analyse critique et scientifique) et le volume horaire devront être adaptés face aux enseignements incluant d’autres thérapeutiques semblables ».

En outre, quand on demande aux étudiants favorables à un enseignement de l’homéopathie dans quel parcours cet enseignement doit être proposé, 89,2 % des étudiants jugent que l’enseignement de l’homéopathie devrait être réservé aux étudiants choisissant la parcours Officine exclusivement, tandis que 18,4 % estiment qu’il devrait être abordé en tronc commun.

16,8 % pour un enseignement obligatoire

Par ailleurs, 44,8 % des étudiants plaident pour que l'enseignement soit obligatoire et facultatif, 16,8 % pensent qu’il doit être obligatoire et 38,4 % proposent qu’il soit seulement facultatif.
 
Les étudiants souhaitant que l’homéopathie soit obligatoire dans le cursus partent du principe que l’homéopathie est présente dans l’officine, que de nombreuses prescriptions comportent des spécialités homéopathiques et qu’il faut ainsi pouvoir être en mesure de conseiller les patients. Ils estiment aussi que « c’est une alternative thérapeutique non négligeable dans l’arsenal thérapeutique actuel, que de nombreux patients la demandent au comptoir et qu’il faut être en mesure de leur répondre », précise l’Anepf.
 
Pour Kevin Bouchenak, « à partir du moment où les pharmaciens ont des médicaments dans leur officine, ils doivent les connaître pour pouvoir en parler et conseiller les patients, même si, bien sûr, il n’y a pas de preuves critères scientifiques de l’efficacité de l’homéopathie. Car si un patient vous demande ce qu’on peut lui conseiller en homéopathie et que vous n’êtes pas apte à répondre, vous serez tout de suite décrédibilisés ».

L’enseignement de l’homéopathie doit être maintenu 

 L’Anepf tire donc les conclusions suivantes de ce sondage. L’enseignement de l’homéopathie « doit être maintenu ». Mais « sa place au sein de nos maquettes doit néanmoins être repensée pour s’adapter à l’ensemble de l’offre de produits de santé qui s’apparente à l’homéopathie. »
 
L’association va même plus loin en considérant que « le terme « homéopathie » et ses homologues, par sémantique, ne devraient plus être associés à la dénomination de diplômes universitaires pour maintenir la légitimité et l’image de ce type de diplôme. »

En même temps

 Mais elle finit néanmoins par conclure avec une position d’équilibriste qui rappelle les belles heures du fameux « en même temps » d’Emmanuel Macron : « Le statut de remboursement d’un médicament ne doit pas prévaloir sur son enseignement dans les études de pharmacie. Il est néanmoins nécessaire de prendre en compte les données actuelles de la science pour dispenser un enseignement critique tout en répondant aux besoins de formation en cohérence avec la réalité du statut de professionnel de santé du pharmacien. »
 

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