Guillaume Carrier, un chirurgien comblé dans le privé

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Chirurgien digestif, Guillaume Carrier a pris le temps de construire son projet d’installation à la clinique de la Châtaigneraie, à Beaumont. Totalement épanoui, il délivre quelques conseils à ses jeunes confrères tentés par l’aventure en libéral.

 

Guillaume Carrier, un chirurgien comblé dans le privé

Guillaume Carrier (33 ans) s’est intéressé à sa spécialité dès son externat à Bordeaux, « dans le service du Pr Éric Rullier (alors à l’hôpital Saint-André), qui faisait essentiellement de la chirurgie colorectale ». Cet intérêt a grandi durant son internat, à Clermont-Ferrand. Sa cheffe de clinique, Gwenaëlle Martin, partie s'installer à Beaumont (Puy-de-Dôme) à la clinique de la Châtaigneraie, souhaitait s’associer à un jeune médecin. Pour réaliser son clinicat, lui se lance vers le Sud pour tenter une carrière hospitalo-universitaire, à l’Institut du Cancer de Montpellier dans le service du Pr Philippe Rouanet. Marié et père, sans proposition claire du centre de recherche, il opte finalement pour un projet plus sécurisant en rejoignant Gwenaëlle Martin à la clinique. « Ce qui a été décisif dans mon choix, avant même de faire des remplacements et de découvrir l’exercice libéral, c'est vraiment d'avoir cette sécurité pour ma famille, de pouvoir choisir le développement de ma carrière, l'orientation de ma spécialité. 

 

 

Quel conseil donnerait-il à un jeune médecin qui hésite à sauter le pas ? « Première chose : faire plusieurs remplacements (les internes peuvent le faire avant même le clinicat) et échanger avec de jeunes chirurgiens installés dans des cliniques de tailles différentes, pour avoir un retour d’expérience sur l’activité, la qualité des infrastructures. » Dans certaines régions, les cliniques sont très importantes, voire dominantes sur certains types d'activités ; l'installation y est relativement facile. « En revanche, dans des villes plus petites, où le public domine largement, on peut raisonnablement craindre de ne pas pouvoir s’épanouir -par exemple, un chirurgien digestif comme moi peut trouver un plateau technique de gastroentérologie ou de radiologie interventionnelle faisant défaut... » Ce qui n’est pas le cas à la clinique de la Châtaigneraie. « Je me suis renseigné avant de venir ! J'ai également découvert dans cet établissement une facilité et une rapidité de prise en charge et d'orientation des patients pour la radiologie, pour la gastroentérologie qui est difficile à obtenir dans le public ; avec la possibilité d'avoir des imageries, des avis spécialisés en urgence : l’organisation était idéale. »

Deuxième conseil : il faut prendre le temps de bien négocier ses besoins en amont. « J’ai été formé à la chirurgie robotique à Montpellier. Pouvoir choisir son matériel quand on est jeune, que l’on a besoin d’être rassuré, pour travailler comme on a été formé, c’est très confortable. Après six mois de discussions avec le groupe Elsan, j’ai obtenu de la direction l’assurance que l’ancien robot soit changé pour un nouveau modèle avant qu’elle investisse dans un nouveau robot à mon arrivée. » Il reconnaît qu’il n’est pas évident de se lancer seul, au sortir de son clinicat, et de faire face à tous les aspects auxquels les étudiants ne sont pas formés (la gestion, l’administratif, les RH, etc.) : associé à deux chirurgiens, il a eu lui « la chance de rejoindre un groupe bien organisé, qui travaillait déjà beaucoup ». « Nous partageons la même vision, sur la prise en charge des patients, le projet, c’est très important », dit le Dr Carrier. Il ne retournera pas dans le public. D’abord parce qu’il ne retrouvera pas les mêmes conditions financières : « je n’y suis que depuis huit mois et mon activité ne cesse de croître, c’est très motivant ». Ensuite pour la liberté d’organiser son activité : « C’est un changement majeur quand vous venez de quitter un CHU. Ma semaine-type se déroule ainsi : j’opère deux jours par semaine, je consulte une journée et demie, et je garde une journée complètement libre. Cette dernière n’est pas consacrée à la paperasse, à gérer l'administratif de la clinique (je m’en occupe la demi-journée durant laquelle je consulte peu), elle est réservée à tout sauf au travail (cela semble très difficile quand on est salarié par l’hôpital). Cette liberté, c'est vraiment quelque chose de nouveau pour moi. J'aurais beaucoup de mal à me passer de ce confort de vie, d’avoir des loisirs, de profiter de ma famille, de la vie, tout simplement. » Fermez le ban.

 

Un autre regard sur l’exercice libéral, en collaboration avec le groupe Elsa

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