Cette décision s'inscrit dans le cadre de la "politique de tolérance zéro" affichée face aux "violences morales ou sexuelles à l'encontre des étudiants en santé", fait valoir cette instruction de la Direction générale de l'offre de soins (DGOS).
Cette note, datée du 17 janvier et révélée par le site d'information Hospimedia, souligne que "plusieurs contentieux clos ou en cours" ont visé des fresques. Saisi en référé par l'association Osez le féminisme au nom de la "dignité des femmes", le tribunal administratif de Toulouse a ainsi ordonné en décembre 2021 le retrait de certaines décorations des salles de garde du CHU de la ville.
En 2015, une fresque de Clermont-Ferrand mimant un viol collectif entre super-héros avait suscité une polémique, avant d'être effacée.
Depuis, des hôpitaux ont spontanément retiré ou modifié des peintures murales, "parfois dans un climat d'opposition des internes", note le document ministériel.
Aujourd'hui encore, une partie des "carabins" demeurent attachés à des représentations grivoises relevant d'une tradition dont l'origine et la signification sont décrites dans plusieurs ouvrages. Et il subsiste des "fresques carabines" à caractère sexuel dans certains établissements.
Constatant une absence de consensus sur le sujet, le ministère de la Santé demande aux hôpitaux concernés "d’organiser le retrait de l'ensemble des fresques à caractère pornographique et sexiste dans un calendrier qui ménage la concertation" avec les représentants des internes. En cas de désaccord persistant, les agences régionales de santé pourront "imposer" la disparition de ces peintures.
Le ministère de la Santé demande aux hôpitaux concernés d’organiser le retrait de l’ensemble des fresques à caractère pornographique
Interrogée par l'AFP, l'Intersyndicale nationale des internes (Isni) ne s'oppose pas à ces directives mais demande "que des moyens soient débloqués" pour assurer la conservation des fresques présentant un intérêt patrimonial, par exemple dans des musées hospitaliers, comme cela a déjà été fait.
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En outre, "nos salles de garde doivent rester des lieux de vie : il ne faut pas aseptiser ces rares endroits où les internes peuvent exorciser un quotidien pas facile", souligne Olivia Fraigneau, présidente de l'Isni.
Surtout, elle appelle les autorités à "se saisir de l'occasion pour enfin rénover les internats et ne plus passer sous silence les conditions désastreuses dans lesquelles on héberge les internes".
Avec AFP