Grand coup de balai chez Doctolib, 6 000 praticiens du bien-être doivent quitter la plateforme d’ici 6 mois

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Deux mois après la polémique sur les naturopathes, le champion français des rendez-vous médicaux, Doctolib, a décidé de "se recentrer exclusivement" sur les soignants "référencés par les autorités", poussant vers la sortie près de 6 000 "praticiens du bien-être".

Grand coup de balai chez Doctolib, 6 000 praticiens du bien-être doivent quitter la plateforme d’ici 6 mois

© IStock

"Nous avons décidé de nous recentrer exclusivement sur les professionnels référencés par les autorités sanitaires", déclare à l'AFP son président, Stanislas Niox-Chateau. Le site avait été accusé à la fin de l'été de servir de caution à des charlatans, voire à des dérives sectaires.

Par conséquent, "5 700 praticiens du bien-être ne pourront plus utiliser nos services" et ont été avertis de la résiliation de leurs contrats, avec un délai de "six mois pour trouver une autre solution", ajoute-t-il.

Parmi ces clients éconduits, des naturopathes, des sophrologues ou encore des hypnothérapeutes, non-inscrits dans les répertoires officiels.

L'incontournable plateforme de rendez-vous, érigée par les pouvoirs publics en pilier de la campagne de vaccination anti-Covid, a été rattrapée par son succès mi-août, quand des soignants lui ont reproché sur les réseaux sociaux de référencer des naturopathes aux pratiques dangereuses.

Les activités de bien-être ont leur place, mais elle ne sont pas encadrées

"On prend nos responsabilités", déclare Stanislas Niox-Chateau, arguant que si "les activités de bien-être ont leur place", elles ne sont pour autant "pas encadrées". Et il n'existe "aucun moyen de vérifier le niveau de qualification" de ceux qui les pratiquent.

Pas question donc de risquer la réputation du groupe, objet d'"attentes légitimes" des professionnels de santé, qui constituent l'essentiel de sa clientèle : en France, 170 000 médecins, dentistes, infirmiers, sages-femmes, mais aussi psychologues et ostéopathes utilisent ses outils de prise de rendez-vous et de téléconsultation.

Une clientèle d'autant plus précieuse que l'entreprise vient de prendre pied sur le marché des logiciels médicaux et investit dans des outils similaires pour les infirmiers et kinés libéraux, ainsi que les hôpitaux.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/doctolib-linterview-fleuve-12

L'enjeu vaut bien le sacrifice des quelques millions d'euros de revenus générés par le "bien-être" - à raison de 100 euros par abonné et par mois. Car pour le patron de Doctolib, "c'est la confiance qui fera la différence sur le long terme".

Avec AFP

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