Going to… Cardiff, épisode 4

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Pour ce quatrième et dernier chapitre de la série « Going to… Cardiff », l’installation passée, il reste à accepter de jouer le jeu de l’expatriation, au travers d’une démarche d’évolution personnelle.

Going to… Cardiff, épisode 4

L’« intelligence nomade », telle que décrite par Magdalena Zilveti-Chaland dans Réussir sa vie d’expat’*, s’avère indispensable lors d’une expérience à l’étranger. Pour l’acquérir, il y a plusieurs stades à passer.

 

Après son installation, chacun passe par une évolution émotionnelle en 4 étapes plus ou moins marquées : d’abord la lune de miel, période de découverte où tout est neuf, générant curiosité, stimulation, intérêt ; suit la prise de conscience, qui s’accompagne de la peur et de l’anxiété dues au changement, à la sortie hors de sa zone de confort. Puis arrive la période de l’adaptation, pour réussir son intégration grâce à la mobilisation de ses ressources en faveur de projets personnels ; elle permet de parvenir à la 4e étape : celle de l’épanouissement.

 

Une nécessaire ouverture

 

En pratique, en arrivant à l’étranger le premier challenge sera de se reconstruire un « chez soi » dans ce nouveau pays. L’enjeu est de combiner la culture d’origine et la culture locale. L’un des nombreux pièges qui guettent l’expatrié est de comparer sans cesse son pays de résidence à celui d’origine, tout en le dévalorisant. C’est un peu l’histoire du verre à moitié plein ou à moitié vide… Il faut développer sa capacité à voir les opportunités qui sont offertes au lieu de penser à ce qui manque par rapport à son propre pays. Un exemple criant à Cardiff, comme au Royaume-Uni en général, c’est la nourriture. Il y a peu de produits frais et rien n’a de goût ! Sans produits frais, on ne peut pas retrouver notre bonne gastronomie française de ce côté-ci de la Manche. Il y a quelques épiceries fines et des produits étrangers indiens, pakistanais, chinois qui peuvent aider, mais cela reste difficile… On sous-estime beaucoup l’impact que cela peut avoir sur le moral !

 

Ensuite, il faut s’atteler à se reconstruire un cercle social et ne pas perdre contact avec son réseau français. Les réseaux sociaux sont à double tranchant : ils permettent de prendre contact avec des personnes sur place de manière plus aisée, mais peuvent également entraîner un enfermement sur soi-même avec repli sur sa vie d’avant le départ. Il faudra donc faire preuve de motivation et d’ouverture d’esprit pour s’intégrer, mais le jeu en vaut vraiment la chandelle ! Les rencontres n’en sont que plus enrichissantes. En plus, là-bas, il y a moins de râleurs. Les Gallois sont toujours positifs et courtois !

 

On retrouvera les copains au pub, rarement à dîner chez les uns ou les autres. Sur place, chacun commande un plat au bar quand il a faim, quelle que soit l’heure. De quoi être surpris en rentrant dans l’Hexagone, lorsqu’un serveur vous répondra que la cuisine est fermée après 14 h !

 

Un nouvel équilibre

 

Au niveau professionnel, la charge de travail que peut représenter un poste à l’université ou l’exercice médical, et les sacrifices que cela demande, réclame de faire une vraie mise au point sur les priorités. Comme dans le pays d’origine en somme, mais l’expatriation accentue cette nécessité. Il n’en reste pas moins que cette révision des objectifs personnels et professionnels est indispensable pour trouver son équilibre de vie.

 

Si, dans l’idéal, il faut une année pour organiser un départ, il en est de même pour le retour. La lourdeur administrative sera probablement la même. Autant dire qu’un départ de 6 mois ou un an appelle à s’adapter à son nouvel environnement tout en préparant déjà le retour… L’enjeu peut être en effet d’anticiper la recherche d’un cabinet pour s’installer, de postuler à un poste de chef de clinique ou de praticien hospitalier… Dans tous les cas, même lorsqu’on a anticipé et planifié l’avenir, il y a toujours une part d’inconnu et il ne faut fermer aucune porte !

 

 

* Magdalena Zilveti-Chaland. Réussir sa vie d’expat’. Étude (broché). 09/2015.

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