François Braun n’est pas favorable à remplacer l’AME par une Aide médicale d’urgence, comme proposé par les LR

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L'aide médicale d'Etat, l'un des sujets dont le gouvernement s'est dit prêt à discuter avec LR dans le cadre du futur projet de loi immigration, présente des "enjeux de santé publique", a mis en garde hier le ministre de la Santé François Braun.

François Braun n’est pas favorable à remplacer l’AME par une Aide médicale d’urgence, comme proposé par les LR

© IStock 

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, s'est dit prêt dans une interview dimanche au Parisien à discuter des modalités de cette aide, qui couvre à 100% les frais médicaux et hospitaliers des étrangers présents en France depuis au moins trois mois, et que LR veut limiter à une aide médicale d'urgence.

Interrogé sur ce sujet au Grand jury RTL/LCI/Le Figaro, le ministre de la Santé a rappelé que l'aide médicale d'Etat (AME) représentait "0,5%, même un peu moins, de l'ensemble du budget de la Sécurité sociale", et souligné qu'elle présentait des enjeux "extrêmement forts qui sont des enjeux de santé publique".

Quant à la réduire à une aide médicale d'urgence, "ça veut dire quoi l'urgence, ça veut dire combien de temps ? Est-ce qu'on va soigner un diabète qui est déséquilibré et qu'on va laisser se déséquilibrer après ?", s'est-il interrogé.

S'il y a "un nouveau Covid qui arrive chez des gens qui pourraient bénéficier de l'aide médicale d'Etat, on ne va pas les traiter (...) et on va laisser la maladie se développer ? Il faut une vision globale de santé publique", a-t-il insisté.

La condition serait "un contrat avec un établissement" de santé, qui leur permettrait de venir en France 

Il a en revanche jugé "anormal qu'il y ait des filières pour venir faire (en France) des soins qui peuvent être faits dans le pays d'origine de ces patients". "Donc un équilibre est à trouver", a estimé François Braun.

Toujours concernant la future loi immigration, le ministre indique par ailleurs avoir "travaillé" avec Gérald Darmanin sur l'extension aux professions de santé du "passeport talent", jusque-là réservé aux chercheurs étrangers ayant un contrat avec une unité de recherche en France.

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"Je souhaite l'étendre dans un premier temps aux métiers (comme) les médecins, les chirurgiens-dentistes, les pharmaciens, les sages-femmes parce que c'est là que nous avons le manque le plus criant de professionnels", a-t-il expliqué.

La condition serait "un contrat avec un établissement" de santé, qui leur permettrait de venir en France et leur donnerait "13 mois pour leur laisser le temps de passer l'examen de validation des connaissances". La réussite à cet examen donnerait "un titre de séjour de quatre ans" qui leur permettrait "de faire venir leurs familles", a développé le ministre.

Avec AFP

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