François Braun attendu de pieds fermes par ses ex-collègues urgentistes, qui réclament « des engagements clairs » pour passer l’été

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Le ministre de la Santé François Braun est aujourd’hui 7 juin, devant ses anciens collègues médecins urgentistes qui attendent "des engagements clairs" avant un été à haut risque pour ce secteur toujours en crise.

François Braun attendu de pieds fermes par ses ex-collègues urgentistes, qui réclament « des engagements clairs » pour passer l’été

François Braun.

© AFP

Le ministre doit s'exprimer devant le congrès Urgences 2023, un événement annuel organisé par la Société française de médecine d'urgence avec le syndicat des urgentistes Samu-Urgences de France, dont François Braun était le président avant de devenir ministre, il y a presque un an.

"Nous attendons de François Braun qu'il parle vrai, qu'il prenne des engagements clairs pour que l'on voie enfin une lumière au bout du tunnel", a indiqué à l'AFP Marc Noizet, qui a pris sa succession à la tête de Samu-Urgences de France.

"L'exercice de la profession n'a jamais été aussi compliqué. Nos jeunes confrères nous le disent dès le premier mois, ils ne veulent pas rester dans ces conditions" à l’hôpital public, indique-t-il.

La situation des services d'urgences avant l'été "est pire que l'année dernière", a de son côté déclaré Karim Tazarourte, le président de la Société française de médecine d'urgence, lors d'une conférence de presse à l'ouverture d'Urgences 2023.

Dans certaines zones de vacances, ça va devenir très complexe

"On garantit aux citoyens l'accès aux soins urgents, mais ce qu'on ne peut plus garantir c'est l'accès pour le tout-venant, toute pathologie", a-t-il ajouté.

Et dans certaines zones de vacances ou la population est faible en temps normal, "ca va devenir très complexe" de pouvoir garantir l'accès à un médecin urgentiste, "hormis le renfort héliporté", a-t-il averti. "On a des territoires ou l'été va être très compliqué à passer".

Les services d'urgences en France sont confrontés à un encombrement chronique, qui place souvent les médecins dans des situations très difficiles.

Face à la crise, le président de la République s'est engagé en avril à "désengorger tous les services d'urgence" d'ici fin 2024.

Samu-Urgences de France soutient l'une des mesures phare du gouvernement pour faire face à la crise, la généralisation de la régulation de l'accès aux Urgences par le 15, qui doit permettre notamment de mieux filtrer les passages.

Mais le syndicat attend un progrès dans le chantier de la revalorisation salariale de la profession médicale à l'hôpital, toujours en cours.

Plus de rémunération pour le travail de nuit et le week-end

"Si on ne rend pas les choses suffisamment attractives pour le travail le week-end et de nuit, les médecins vont quitter l'hôpital public", estime Marc Noizet.

Le syndicat souhaite également que les ARS disposent de moyens plus contraignants pour obliger le secteur privé à participer aux gardes du week-end et la nuit, pour ne pas laisser les hôpitaux publics assumer seuls cette charge.

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En 2021, il y a eu 20,4 millions de passages aux Urgences en France, contre un peu plus de 10 millions en 1996.

Avec AFP

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