Fermeture de 300 lits, "fatigue", "souffrance", "management parfois dévastateur" … la CGT porte plainte pour mise en danger de la vie d'autrui dans les établissements de santé à Nancy

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La CGT Santé et Action sociale de Meurthe-et-Moselle a annoncé hier avoir déposé plainte contre X auprès du parquet de Nancy pour "mise en danger de la vie d'autrui", dénonçant une "situation totalement mortifère" dans les établissements de santé "pour les usagers et les salariés".

Fermeture de 300 lits, "fatigue", "souffrance", "management parfois dévastateur" … la CGT porte plainte pour mise en danger de la vie d'autrui dans les établissements de santé à Nancy

© IStock 

"En 2022 et après une crise sanitaire (de Covid) sans précédent, le Ségur n'a rien changé et c'est l'ensemble du système de santé, d'action sociale et du médico-social qui est en train de s'effondrer", fustige le syndicat dans une lettre envoyée le 14 octobre au procureur de la République.

Le parquet de Nancy "ne confirme pas" avoir reçu la plainte, mais indique qu'une plainte similaire déposée en 2019 par la CGT de l'hôpital psychiatrique de Laxou, près de Nancy, avait été classée sans suite car "les difficultés", notamment le manque d'effectifs, pointées par la CGT "ne relevaient manifestement pas du champ pénal".

Une "inaction sociale et sanitaire" qui a donc poussé le syndicat à saisir la justice

Fermeture de 300 lits cet été dans le département, "fatigue" et "souffrance" des personnels de santé à cause des horaires à rallonge et d'un "management parfois dévastateur", hausse des burn-out et des arrêts maladies : la liste des griefs dressée par la CGT est longue, l'organisation syndicale évoquant même un "risque d'erreurs multiples dues à la surcharge de travail, aux sous-effectifs et au travail perpétuellement en « mode dégrad »".

La CGT mentionne des réunions avec les autorités, dont l'Agence régionale de santé Grand Est, et des rencontres avec l'inspection du travail, "restées sans réponse ni mesures correctrices concrètes".

Une "inaction sociale et sanitaire" qui a donc poussé le syndicat à saisir la justice, car "aujourd'hui, nous sommes arrivés au bout des moyens mis à notre disposition sur le champ du dialogue social et redoutons le pire car dans nos structures, nous n'avons plus la capacité d'éviter des drames !".

"Sur le terrain, les gens commencent à avoir peur de faire une erreur et de se retrouver au tribunal", ajoute le secrétaire départemental de la CGT Santé, Emmanuel Flachat.

Avec AFP

 

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