Femmes médecins et féministes (n°3) : la « première doctoresse française »

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Quelques années après Elizabeth Garrett Anderson en Angleterre, Madeleine Brès (1839-1925) est devenue, en 1875, la première femme médecin en France.

Femmes médecins et féministes (n°3) : la « première doctoresse française »

« La Première Doctoresse française », c’est le titre de la « conversation avec Mme Madeleine Brès » publiée le 1er avril 1895, dans La Chronique médicale. Passons rapidement sur le fait que Madeleine Brès semble avoir soufflé à Alexandre Dujardin une réplique célèbre d’OSS 117 (« J’avais à peine huit ans quand mon père, qui était charron de son état – il n’y a pas de sot métier – me conduisait chez les sœurs »).
Découvrant cette conversation, on est partagé entre admiration et déception. Admiration pour une détermination qui prend ses racines dans un étonnement émancipateur, une forme d’incompréhension pour ce qui paraissait normal à toutes et tous, le fait qu’en tant que femme elle ne pourrait pas devenir médecin. Déception parce que Madeleine Brès affirme à la fin de cet entretien que les femmes « doivent s’en tenir à la spécialité des maladies des femmes et des enfants » et « ne jamais perdre les attributs de [leur] sexe ». Mais c’est finalement l’admiration et la reconnaissance qui l’emportent envers cette fille de charron qui, après avoir échappé aux obus tirés durant la guerre de 1870 sur l’hôpital de la Pitié, a pu aller au bout de ce qui semblait impossible à ses proches et ouvrir la voie à d’autres. Certaines de ses contemporaines avaient des idées plus audacieuses encore, mais beaucoup en avaient moins qu’elle. 
 

Source:

Cette conversation est numérisée et accessible sur la bibliothèque numérique Medica.

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