Fakemed Wars, épisode IX : le baroud d’honneur des homéopathes

Article Article

Acculés depuis plusieurs mois après l’offensive des No Fakemed, les homéopathes tentent une contre-attaque de la dernière chance. Le président du syndicat des homéopathes signe une tribune publiée dans Le Parisien.

Fakemed Wars, épisode IX : le baroud d’honneur des homéopathes

« Il n’y a qu’une seule médecine et la France a besoin de tous ses médecins ! » Et notamment de ses homéopathes, nous explique Charles Bentz. Dans une tribune parue le 5 mai dans Le Parisien, le président du Syndicat national des médecins homéopathes français (SNMHF) tente un coup. Il se lance dans une nouvelle argumentation contre le déremboursement des médicaments homéopathiques et l’interdiction de l’enseignement de la discipline dans les facultés de médecine.
 
Il fait valoir l’argument financier en ressortant l’économie réalisée grâce à l’homéopathie en matière de dépenses de santé et de remboursement de l’allopathie – en s’appuyant toujours sur la même étude Epi3 –, conteste les accusations de tromperie et défend l’enseignement, soutenu par la Conférence des doyens des facs de médecine. Pourquoi pas.

Personne par la guerre ne devient grand

Charles Bentz parle également des « nombreuses études cliniques respectant les meilleurs standards (qui) mettent en évidence l’efficacité des médicaments homéopathiques et l’absence d’effets indésirables, au-delà du simple effet placebo ». Ça aura plus de mal à passer…

 
« Les accusations à l’encontre de l’homéopathie sont tout à fait inacceptables, car non fondées, hypocrites et s’arrogeant de manière partiale l’argument de scientificité », s’insurge-t-il, reprochant des « contre-vérités » et faisant appel à « l’unité des professionnels de santé ». « Demain, nous devrons collaborer pour répondre ensemble à la demande croissante de nos patients pour une médecine intégrative », rappelle-t-il pour conclure son argumentation.

Tu sais, moi et les probabilités…

La sortie de Charles Bentz ressemble un peu à la tentative de la dernière chance, tant les rangs des opposants officiels ont pris du poids ces derniers mois. À la suite de la parution de la pétition du collectif Fakemed en mars 2018, de nombreux médecins se sont opposés publiquement au remboursement de l’homéopathie. Ils ont été rejoints par l’Académie des sciences, de médecine et de pharmacie. L’Ordre des médecins, la HAS et le ministère de la Santé ne sont plus d’un grand secours non plus.
 
Sur demande d’Agnès Buzyn, quelque 1200 médicaments homéopathiques sans autorisation de mise sur le marché sont en effet en cours d’examen par la HAS, en vue de leur déremboursement éventuel. L’instance s’appuie sur une revue de la littérature internationale sur le sujet, ce qui ne semble pas à l’avantage des homéopathes.
 
Les résultats ne sont pas attendus avant le mois de juin. « Laissons la Haute autorité de santé mener son évaluation dans un climat serein. Nous sommes confiants sur le maintien de son remboursement par la Sécurité sociale et la poursuite de son enseignement à l’université ». À ce stade, si le remboursement devait être maintenu, il le serait sous la pression des patients et du grand public, puisque les instances scientifiques ont lâché les homéopathes. Charles Bentz semble l’avoir bien compris.

Les gros dossiers

+ De gros dossiers